Rodez. Avec Podarno, Arnaud Fournier met les petits pots dans les grands

Il aurait pu reprendre la ferme familiale sur l’Aubrac. Sans façon. Natif de Labastide d’Aubrac, hameau perché sur les hauteurs d’Espalion, Arnaud Fournier a préféré "voir du pays" et se dessiner un avenir plus en accord avec ses aspirations. Élève ingénieur à Toulouse, le jeune homme coche finalement la filière agroalimentaire.

"Je me suis très vite orienté vers ça", rembobine l’Aveyronnais qui avant de prendre la direction de Vichy a multiplié les expériences professionnelles dans son département de cœur. Après Villefranche-de-Rouergue, Naucelle, le voilà à deux pas de Vichy.

"J’avais envie de voir autre chose." Responsable de 150 personnes dans une "belle entreprise de transformation", il quitte finalement Lapalisse pour se lancer à temps plein dans Podarno, conserverie artisanale de petits pots pour bébés, bio.

"À la naissance de ma fille, je me suis rendu compte que rien ne correspondait véritablement à mes attentes. La filière de la nourriture pour bébés manquait de transparence, notamment sur la traçabilité des produits de base comme les légumes. Je ne trouvais que des petits pots industriels. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire dans ce secteur en proposant quelque chose de différent, sain, et responsable." Le succès ne tarde pas. Bien aidé par les producteurs locaux vers qui l’Aveyronnais s’est tout de suite tourné. "C’était l’idée du début, travailler en direct avec des producteurs des environs, certifiés bios".

Bientôt l’export

La collaboration fonctionne à plein si bien que l’entrepreneur a décidé d’élargir sa gamme avec des productions "au naturel".

"Autour de Vichy et Cusset, il existe des maraîchers et des agriculteurs qui produisent des produits en bio d’excellente qualité. Les légumes sont préparés "au naturel", c’est-à-dire sans ajout d’ingrédients autres qu’une petite pointe de sel. Cela laisse au consommateur le loisir de les agrémenter comme il le souhaite."

Cinq ans après ses premiers pas, Podarno a multiplié son chiffre d’affaires par 5. Et en homme ambitieux, Arnaud ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’appétit des consommateurs pour une alimentation plus saine, produite artisanalement en respectant la marge des producteurs ne se dément pas.

"On espère déployer la marque Podarno sur l’ensemble du marché national et sans doute aussi à l’export", prévoit le patron qui envisage ainsi de construire un nouvel atelier de transformation. Toujours dans l’Allier. "Je suis toujours très attaché à l’Aveyron, à l’Aubrac, je cherche d’ailleurs à développer des points de vente dans mon département. On ne se refait pas ! Mais je dois admettre que je suis très bien à Vichy."

Après neuf ans d’attente, la reine autoproclamée des villes d’eau vient d’ailleurs de faire son entrée dans la grande famille des sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est le deuxième site auvergnat à obtenir cette reconnaissance après la chaîne des Puys-Faille de Limagne en 2018. Une autre raison pour l’Aveyronnais de mener Podarno à son t (h) erme !