Jean Lassalle en visite jeudi dans l'Aveyron : "Je veux exalter le territoire à partir de la commune"

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  • En 2017, Jean Lassalle était déjà à Séverac, en visite à la ferme de Christophe Grousset, à Novis.
    En 2017, Jean Lassalle était déjà à Séverac, en visite à la ferme de Christophe Grousset, à Novis. Archives Midi Libre - Victor Guilloteau
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CYRIL CALSINA

En visite dans l’Aveyron ce jeudi 17 février 2022, le candidat à la Présidentielle, qui a quasiment réuni les 500 parrainages, parle de "son histoire" avec le département, ses écrits, ses projets.

"Quand je vois France Inter qui n’invite que les grands candidats pour parler aux jeunes, ça me donne envie de dégueuler. S’ils croient que Zemmour ou Pécresse défendront le service public, ils se mettent le doigt dans l’œil." Avec Jean Lassalle, l’introduction n’est jamais ce qu’on n’imagine. Un simple bonjour entraîne souvent de longues et réjouissantes réflexions du candidat à la Présidentielle.

En visite dans l’Aveyron jeudi, ce désormais fidèle raconte "mon attachement particulier, ma très longue histoire" avec le département. "J’aimais les initiatives qui s’y prenaient lorsque j’étais jeune. J’ai été berger à l’origine et j’ai connu Raymond Lacombe (secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats d’exploitations agricoles (FNSEA) de 1984 à 1986, puis président de 1986 à 1996, NDLR). J’ai été chez lui des centaines de fois, comme il est venu autant chez moi. C’était un vrai président de l’agriculture française, je l’ai beaucoup aimé ainsi que sa famille."

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Il poursuit : "Je pourrais multiplier les exemples. J’y compte beaucoup de copains, dont à Réquista, jolie fleur de java… J’ai participé à des assemblées, des marchés, j’y ai fait de l’auto-stop… Je ne me souviens pas de ce que je n’ai pas fait dans l’Aveyron, à part épouser une Aveyronnaise. Et vous me le rendez bien puisque la dernière fois, c’était le deuxième département que je visitais pour obtenir des parrainages. Il faut que les gens et les maires vous voient."

Et à force de multiplier ses rencontres avec les élus, le Pyrénéen peut annoncer être riche de 498 signatures enregistrées au conseil constitutionnel. De quoi être officiellement candidat (en 2017, il avait obtenu 1,21 % des voix au premier tour). Pour autant : "Je continue à en demander parce que j’ai été tellement enfariné la dernière fois. Il y a une immense capacité à vous en faire perdre. Les grands partis dissuadent."

Un livre projet annoncé le 4 mars prochain

À La Primaube, jeudi, il dédicacera son livre, sorti en 2020, Aurore ou Crépuscule. Résistons ! aux éditions Le Cherche midi. A quelques jours près, il aurait pu proposer La France Authentique, son dernier opus qui se veut être un livre projet et dont la sortie est annoncée le 4 mars prochain. Le président du parti Résistons, depuis six ans bientôt avance : "J’avais voulu décrire comment on en était arrivé là, comment on le vivait et comment on pouvait en sortir. Maintenant, ça se transforme en propositions.

La France Authentique, c’est la France que je vois, comme beaucoup d’entre nous pensent la voir. C’est un pays qui n’a pas au fond tellement changé face aux cantiques dans l’histoire, qui a connu les pires avatars, commis de très grandes lâchetés… mais elle a contribué à monter l’humanité en civilisation. La France est authentique. Nous avons encore des Aveyronnais, des Basques, des Corses, des Parisiens, des jolies femmes, de bons fromages."

Et pour le candidat, cela passe par la souveraineté, même s’il ne veut pas "de Frexit (retrait de la France de l’Union européenne, NDLR). Nous sommes tellement bridés que je pense que ce serait le coup fatal. Il faut passer par une période où nous devons tester la deuxième manière de faire l’Europe. Il y en avait deux au départ, on a travaillé sur une et on a fait l’autre. La première, c’était l’Europe des Nations et elle aurait eu le très grand mérite de ne pas déresponsabiliser les grands élus du peuple."

"La politique est un art"

D’ailleurs, Jean Lassalle envisage, s’il est élu, de réformer l’État. "Aujourd’hui, nous avons des hommes de qualité qui ont étudié pour être des serviteurs, des très hauts fonctionnaires, mais la politique, ça ne s’apprend pas, c’est un art […] Il faut retrouver l’État, pas celui qui apparaît aux yeux des gens comme un inquisiteur […] Je veux reconstruire une organisation territoriale. Depuis la sinistre loi sur la Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), votée de manière scandaleuse, l’État doit redevenir un outil composé d’hommes et de femmes qui se feraient arracher les boyaux pour servir."

Il indique encore : "Je veux exalter le territoire à partir de la commune. Le maire reste l’élu de proximité, la sentinelle qui veille. Je garde les Départements, mais redonne aux communes la capacité de choisir si elles veulent être seules avec des compétences générales ou s’associer en communauté de communes, mais à la taille d’un canton, d’un bassin-versant ou d’une vallée."

Il voudrait aussi supprimer les Régions : "Le nouveau venu mal né et malmené n’a pas d’histoire, pas de présent, donc il n’a pas de futur. Personne ne connaît deux conseillers régionaux. Je crois plus en la province : un Aveyron, un Tarn, un Lot peuvent former des départements de caractère, un pays de promesses pour élaborer des projets pertinents, des plus-values."

Enfin, si l’on reprend le titre de son dernier livre en rayon, on demande à Jean Lassalle quel candidat à La Présidentielle correspondrait au crépuscule, s’il se voit comme l’aurore, il répond : "Nous avons tous un peu d’aurore et de crépuscule en nous. Je ne ferai pas l’offense à quelqu’un de dire qu’il n’est que le crépuscule. Je ne m’étais pas posé cette question, pourtant j’en ai bavé pour écrire ce connard de livre, mais il y en a chez qui la part de crépuscule est plus développée parce qu’il pense que le fait d’être du côté de ceux qui détiennent toute la finance ça fait avancer les choses. Non, ça accélère la montée des ténèbres."

De La Primaube à Sévérac-d’Aveyron

Jeudi 17 février, Jean Lassalle sera dans l’Aveyron. D’abord à La Primaube où, de 10 h à 12 h, il dédicacera son livre Aurore ou crépuscule. Résistons !, à la maison de la presse Bouloc, au 25, avenue de Toulouse. Puis, il sera à Sévérac-d’Aveyron, dans la salle d’Animation située au 2, rue de la Petite-Côte, pour une rencontre avec les élus à 19 h, suivie d’une réunion publique à 20 h.

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