Laissac-Sévérac l'Église. VTT - Pierre Boyer, organisateur du Roc laissagais : "À cette période, c’est du jamais-vu !"

Après deux éditions reportées à cause des restrictions sanitaires, cette fois, c’est la bonne ?

Tous les feux sont au vert. On va juste engendrer des frais supplémentaires en contractant avec une société de sécurité pour que des personnes contrôlent le pass vaccinal. À moins qu’il ne soit supprimé d’ici-là, mais je n’y crois pas trop. Au moins, on ne nous imposera pas de jauge limite en termes de fréquentation. Grâce à cet allègement du protocole sanitaire, on voit un engouement énorme pour le retour de notre événement. 1 000 inscrits à cette période, ce n’est du jamais-vu ! On pense battre notre record, 1 400, en atteignant le double. On a deux épreuves complètes depuis déjà deux mois, l’enduro et le "all mountain", qui a une partie enduro et 30 km du Roc laissagais.

Quelles sont les nouveautés cette année ?

On a créé une rando enduro (sans chronométrage) afin de pouvoir prendre plus de monde sur l’enduro. Ce sera aussi la première du Roc gravel, prévu pour 2021 et qui avait eu lieu en format connecté pour continuer à faire vivre notre manifestation. Cette course fait partie du Gravel tour, avec huit manches organisées dans toute la France.

Pourquoi vos épreuves majeures ne figurent plus dans les UCI Marathon Series ?

Ces courses ne font plus office de manche de coupe du monde, mais sont désormais classées hors catégorie par la fédération internationale. Elle nous a fait une proposition pour continuer. On a refusé car ça coûtait 7 ou 8 000 euros de plus. On a déjà un budget autour de 200 000, on est dans l’Aveyron, pas dans les Alpes où on peut voir trois fois cette somme-là. En plus, les coureurs marquent autant de points ici que sur une épreuve de Marathon Series. On n’a plus besoin d’en faire partie car les meilleurs de la discipline viennent quand même. En avril, il y aura le Colombien Leonardo Paez, champion du monde 2019 puis 2020 et déjà vainqueur de notre compétition en 2014, le Portugais Tiago Ferreira, sacré au niveau international ici il y a environ six ans et quatre fois victorieux du Roc laissagais, le nouveau champion de France Axel Roudil-Cortinat, originaire de Mende, et l’Italien Juri Ragnoli, qui a remporté la dernière édition.

Avez-vous aussi modifié le tracé ?

Comme on se met en configuration championnat d’Europe de VTT marathon, qu’on organisera en 2023, on a changé le parcours pour faire passer les coureurs deux fois sur la ligne d’arrivée et engagé deux speakers au lieu d’un. Ça permet de mieux animer le village départ et de récompenser les spectateurs qui viennent jusque sur le site. On est toujours sur 96 kilomètres, avec désormais deux boucles de 48, mais on a supprimé la montée infernale du côté de Sévérac-l’Église. On va rester uniquement dans les Palanges, avec un plus beau circuit, davantage de petits sentiers et un gros ravitaillement dans une zone qui va servir quatre fois. Par contre, la difficulté reste élevée car on passe de 3 200 à 3 500 mètres de dénivelé positif.

Ce Roc laissagais pourrait être votre avant-dernier en tant que président du VC Laissac.

Je vais avoir 65 ans, ça fait 30 que je ne fais que ça, je suis le seul organisateur en chef bénévole sur le circuit… Il va être temps de laisser la place aux jeunes. (sourire) Oui, j’ai prévu de prendre du recul dans l’organisation après les championnats d’Europe 2023. On a organisé les "France" en 2011, les Mondiaux cinq années plus tard, donc je bouclerai la boucle pour mon jubilé. En 1992, je n’aurais jamais pu imaginer qu’on réussirait à faire venir le monde entier à Laissac. (ému)