Rodez. Aveyron : la Safer œuvre à la protection des terres agricoles
Face à la problématique de la gestion des terres agricoles, la Safer, qui gère chaque année la transmission de 1500 hectares, tente de prioriser les installations et les agrandissements d'exploitations actuelles.
Faciliter la transmission, la réorganisation et l’installation sur les terres agricoles : c’est la mission de la Safer (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) qui gère l’attribution d’environ 1 500 hectares de terres agricoles en Aveyron chaque année. Les douze personnes qui travaillent en Aveyron ont pour mission d’estimer les terrains des vendeurs, et d’aider les porteurs de projets à monter leur dossier.
Un tiers de la surface pour des installations
Dans les critères de sélection des dossiers pour la vente des terres agricoles, la Safer a pour mission prioritaire de faciliter l’installation de nouveau agriculteurs, d’aider à l’agrandissement des exploitations. C’est donc fort logiquement que qu’un peu plus de 40 % des terres attribuées chaque année entrent dans le volet "consolidation". "Il s’agit d’agrandissements pour des exploitations qui souhaitent acquérir des terres supplémentaires", détaille Christian Lelièvre, le directeur de la Safer Occitanie en Aveyron. Et dans ce domaine, quand il faut choisir entre une petite exploitation et une plus grosse, la priorité est donnée, si le dossier reste solide, à la plus petite. "Dans la consolidation, il y a également un objectif de regroupement des parcelles, reprend le responsable. Beaucoup d’exploitations cherchent à regrouper leurs terres, pour des raisons économiques en termes d’énergie, de transports et de déplacements. Dès qu’on a l’occasion d’effectuer des rapprochements, on le fait." Les installations représentent, elles, un tiers des transactions annuelles et donc environ 500 hectares d’attributions de terres.
Là, la commission d’attribution, qui est composée d’élus de nombreuses structures (chambre d’agriculture, syndicats agricoles, institutions, État…), tranche, si besoin, en fonction de la solidité et de la viabilité du dossier. Les 20 % restants des dossiers d’attribution concernent des agriculteurs en fermage, qui passent par la Safer pour racheter les terres qu’ils exploitent, et des dossiers de réorientation, avec notamment l’attribution de corps de ferme qui ne sont plus exploités et qui peuvent notamment être transformés en gîtes. En tout, la Safer a géré, en 2021, une cinquantaine de transactions en Aveyron.
Le maraîchage et les paysans boulanger ont la cote
Parmi les projets d’installation qui sollicitent la Safer pour trouver des terres, on retrouve beaucoup, ces dernières années, de maraîcher et de paysans boulanger. Les deux ont la particularité de rechercher de petites surfaces, de quelques hectares tout au plus.
Des demandes que la Safer arrive à satisfaire en utilisant notamment les parcelles qu’elle récupère dans les échanges qui permettent les regroupements de parcelles. Le maraîchage n’étant pas possible partout (il faut un accès à l’eau assez simple), les parcelles disponibles sont assez prisées.
Un prix moyen de 7 400 € à l’hectare
Le prix moyen de l’hectare en Aveyron et stable depuis plusieurs années. Il est aujourd’hui autour de 7 400 €. Il existe toutefois des différences en fonction des territoires. L’Aubrac est assez peu concerné puisqu’il y a peu de terres à vendre. Le Lévezou, le Millavois et surtout le secteur entre Baraqueville et Rodez, sont eux assez prisés. À l’inverse, le Bas Ségala et la vallée du Viaur avec ses terrains pentus, sont moins recherchés. "Comme pour l’immobilier classique, c’est la demande qui fait le prix, analyse Christian Lelièvre. Et comme le français classique, l’agriculteur qui s’installe est à la recherche des services et ne veut pas trop s’éloigner des pôles d’attractivité."
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