Aveyron : les Cuma à l’épreuve du manque de main-d’œuvre
Les besoins en emplois agricoles sont de plus en plus importants en Aveyron. Problème : les structures employeuses sont de plus en plus confrontées à des problèmes de recrutement.
Ils sont indispensables à la production agricole. La cheville ouvrière des exploitations. Et pourtant, leur profession est assez peu mise en valeur. Si le chiffre exact du nombre de salariés agricoles est difficile à évaluer, ils sont plusieurs milliers en Aveyron. Le dernier recensement agricole fait état d’un peu plus de 1 400 agriculteurs salariés directement dans les exploitations en 2020 (hors main-d’œuvre familiale), un chiffre en nette augmentation sur 10 ans (+35 %) et un peu plus de 2 500 travailleurs saisonniers et additionnels.
À ceux-là, il faut ajouter le personnel du service de remplacement, et celui des Cuma (Coopératives d’utilisation de matériel agricole). Ces structures, créées après la Seconde Guerre mondiale, permettent aux agriculteurs de se regrouper pour partager les investissements pour l’achat de matériel, et désormais celui de salariés. "Depuis dix ans, la tendance à faire appel à de la main-d’œuvre salariée est assez générale dans l’agriculture, souligne Franck Morin, agriculteur à La Cavalerie, administrateur et coresponsable de la commission emploi à la fédération départementale des Cuma. Il y a de moins en moins de fermes et elles sont de plus en plus grosses."
Les agriculteurs de plus en plus demandeurs
Et comme l’Aveyron est principalement un territoire d’élevage, les chefs d’exploitation, qui n’ont pas forcément les moyens d’investir lourdement dans des machines pour s’occuper des quelques parcelles de cultures, se tournent vers les Cuma, et ont de plus en plus besoin d’un "service complet". Et donc une machine, mise à disposition avec son chauffeur, par la coopérative.
Le système est avantageux et sécurisant pour les agriculteurs. Et est en pleine expansion. Mais comme dans de nombreux domaines de l’économie aveyronnaise, le secteur peine à recruter. "En sachant que dans notre secteur, il est compliqué de prendre des gens qui ne sont pas du milieu, détaille Benoît Lafabregue, animateur emploi et territoire à la fédération des Cuma de l’Aveyron. Il faut des gens qui sont capables de pouvoir faire le métier rapidement.
Viser les lycées agricoles
Alors pour trouver le personnel qui pourrait intégrer les coopératives, la fédération multiplie les initiatives. Elle fait de la promotion auprès des jeunes dans les lycées agricoles, participe aux différents forums pour l’emploi, mène des opérations conjointes avec les autres acteurs de la promotion du monde agricole, mais également ceux de l’emploi… Et elle fait aussi le maximum pour garder ses salariés.
En effet, si le métier était loin d’être prisé il y a une dizaine d’années, il est désormais mieux valorisé et présente certains avantages, puisque l’activité est annualisée, avec des périodes plus creuses quand le travail dans les champs est moins important. Le profil de la population des élèves dans les lycées agricoles étant en train d’évoluer, avec de moins en moins d’enfants d’agriculteurs qui se forment pour reprendre la ferme de leurs parents, les candidats au salariat agricole pourraient être de plus en plus nombreux dans les années à venir. Une bonne nouvelle pour les Cuma et leurs coopérateurs qui pourraient ainsi trouver là une solution pour répondre à la problématique du manque de main-d’œuvre.
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