Football - Rodez : Johann Obiang, la belle remontée

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  • "Johann m’a offert son maillot. Ce sens de la reconnaissance est de plus en plus rare", juge Jean-Louis Garcia.
    "Johann m’a offert son maillot. Ce sens de la reconnaissance est de plus en plus rare", juge Jean-Louis Garcia. Centre Presse - Jean-Louis Bories
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Avant d’arriver à Rodez, le piston gauche, qui enchaîne les titularisations à l'aube du déplacement à Ajaccio (samedi, 19 heures), a dû relancer sa carrière en National après avoir joué en Ligue 1. Portrait.

Comme dans son couloir gauche, Johann Obiang semble enfin lancé. Car jusque-là, le piston avait enchaîné des apparitions, deux en l’occurrence, dans le onze de départ à seulement une reprise cette saison, contre Pau le 31 juillet (1-0) puis à Dijon le 7 août (1-1). Depuis sa coupe d’Afrique des nations réussie avec le Gabon, qui a été jusqu’en 8es de finale malgré les absences de dernière minute de ses stars Pierre-Emerick Aubameyang et Mario Lemina, il en est à trois titularisations en autant de matches avec Rodez, sans oublier celle avant son départ en sélection, lors de la réception de Bastia (0-0).

Dans cette période compliquée pour les Ruthénois, qui restent sur huit rencontres sans victoire, dont trois défaites, le natif du Blanc (Indre) est l’un des rares à avoir tiré son épingle du jeu. On l’a vu apporter le danger par ses centres précis, voire ses tentatives lointaines, tout en étant solide dans les duels. Sa régularité à ce niveau de performance lui avait permis de s’imposer comme l’un des cadres de Jean-Louis Garcia, son entraîneur à Troyes lors de la saison 2016-17, celle de la montée en Ligue 1, puis la suivante, conclue par une redescente des Aubois dans l’antichambre de l’élite.

"Une mentalité exceptionnelle"

Mais son ancien coach a tellement apprécié les qualités de l’homme qu’il a pris le temps de le décrire, mercredi, en pleine préparation d’un déplacement périlleux à Gand avec Seraing, en D1 belge (défaite 4-0) : "Parce que c’est Johann… Je l’ai découvert à Châteauroux, que j’ai entraîné en L2 de 2013 à 2014. On parle d’un joueur que tous les entraîneurs voudraient avoir. Il a une mentalité exceptionnelle, de grandes valeurs collectives, ne laisse pas place à ses états d’âme dans une période difficile… C’est quelqu’un qui est à l’écoute, humble, ayant toujours la banane, mais aussi un compétiteur ne lâchant jamais rien. "

Avant de signer au Raf en juillet 2020, l’Indrien de 28 ans est passé, en un an, de l’élite au… chômage. Après son échec en première division avec un faible total de huit apparitions, puis malgré une saison pleine à l’étage inférieur sous les ordres de Rui Almeida, il n’avait pas été conservé par l’Estac. "À ce moment-là, si Johann avait dit ‘‘je ne retournerai pas en National’’, peut-être qu’il n’aurait jamais retrouvé son niveau. Mais conformément à ses valeurs, lui n’a pas hésité à le faire. "

En s’engageant au Puy début octobre 2019, où le Franco-Gabonais se relance lors d’une saison stoppée en mars à cause de l’arrivée de la pandémie. Six mois suffisants, malgré la descente des Ponots en N2, pour attirer l’attention des sang et or. "Ça n’a jamais été simple pour lui, mais il s’est toujours accroché, pointe Armindo Ferreira, le directeur du centre de formation de Châteauroux, actuellement cinquième de troisième division. C’est un joueur effectuant une bonne carrière par rapport à ses qualités, qui n’ont jamais été immenses. En plus, Johann a toujours été très petit (1,70 mètre). Mais il a su s’imposer grâce à la précision de son pied gauche et son dynamisme."

Son premier formateur à La Berrichonne, Dominique Bougras, abonde : "C’est un gamin qui a compensé son manque de taille par le travail. Dans un centre plus renommé, il aurait été trop petit. Mais comme chez nous, on pouvait prendre des ‘‘numéros deux’’, Johann a pu aller au bout de sa formation."

"Un très bon joueur de Ligue 2"

Et exprimer ses nombreux atouts. "Sa VMA (vitesse maximale aérobie) était énorme, avec 22 ou 23 paliers. Solide défensivement, c’était déjà un bon centreur, avec même quatre ou cinq buts à son compteur avec la réserve, en N3. J’en avais fait mon capitaine depuis la catégorie U17 parce qu’il s’agit d’un leader naturel. Après mes causeries, ça lui arrivait de prendre la parole. Il était d’ailleurs très intéressé par la préparation des matches. C’est un homme curieux et passionné."

Celui qui est originaire de Ciron, à une quarantaine de kilomètres de Châteauroux, fait la "fierté" de son club formateur. "Des Indriens façonnés ici qui jouent aussi haut, on n’en a pas beaucoup", rappelle Armindo Ferreira.

Mais Johann Obiang a-t-il le niveau pour retourner tout en haut, dans l’élite ? Jean-Louis Garcia répond : "C’est un très bon joueur de Ligue 2. Un club comme Rodez lui sied à merveille. " "Son véritable niveau, estime aussi Dominique Bougras. Il lui faut un environnement familial, avec des salaires qui ne sont pas mirobolants. Ce qui lui convient, c’est d’être en phase avec la réalité."

Pour y rester, le piston, dont le contrat se terminerait en juin, devra déjà prolonger son bail sur le Piton.

Le club n’a pas répondu à notre demande d’entretien avec Johann Obiang. Ce dernier n’a donc pas pu s’exprimer.
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