Guerre en Ukraine : prix du gaz, blé, pétrole... Quelles conséquences pour les Français ?

  • Les cours du blé et du maïs, dont l'Ukraine est le quatrième exportateur mondial, se sont envolés dès l'ouverture, quelques heures après le début de l'invasion russe. 
    Les cours du blé et du maïs, dont l'Ukraine est le quatrième exportateur mondial, se sont envolés dès l'ouverture, quelques heures après le début de l'invasion russe.  Repro CPA
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

L'opération militaire russe en l'Ukraine accroît la tension sur le marché des matières premières. Si les prix grimpent, et la pénurie n'est pas à l'ordre du jour, quelles conséquences directes peut-elle avoir sur le porte-monnaie des Français. 

Vladimir Poutine a décidé d'envoyer ses troupes en territoire ukrainien dès l'aube, jeudi 24 février, trois jours après avoir reconnu l'indépendance des deux "républiques" séparatistes prorusses du Donbass, Donetsk et Lougansk.

Mardi, l'Union européenne avait approuvé à "l'unanimité" des sanctions économiques contre la Russie. Face à la nouvelle étape franchie jeudi, elle réfléchit, avec ses alliés au sein de l'Otan et du G7, à mettre en œuvre des sanctions plus sévères. Quelles conséquences cette situation très instable pourrait avoir sur l'économie française et les prix de certaines ressources essentielles ?

Le gaz, arme diplomatique de la Russie

Riche de son gaz, la Russie tient une arme diplomatique. Elle possède les plus grandes réserves au monde et occupe le deuxième rang des principaux pays producteurs, derrière les États-Unis. Si environ 46% du gaz importé par les Etats de l'Union européenne provient de Russie, part qui grimpe à plus de 70% pour certains pays d'Europe de l'Est, la consommation de gaz russe en France est bien plus réduite, autour de 24%, selon un rapport d'information du Sénat.

La Russie peut moduler sa distribution pour jouer de la dépendance des Européens à son gaz, bien qu'elle se soit engagée, dans ses contrats gaziers, à livrer un volume de gaz défini. Et les sanctions décidées par les Occidentaux pourraient influer sur les livraisons de gaz russe, à l'image de la suspension par l'Allemagne, mardi, de la mise en service du gazoduc Nord Stream 2, qui devait la relier à la Russie. De fait, les prix recommencent à flamber. 

Si jamais la Russie venait à couper les vannes de ses trois gazoducs vers l'Europe, la France pourrait importer davantage de gaz de ses autres fournisseurs, la Norvège ou l'Algérie, qui ont toutefois une production limitée.

La facture de gaz des Français risque-t-elle alors d'exploser ? Bruno Le Maire a assuré que le gouvernement maintiendrait "le gel du prix du gaz pour les particuliers en toutes circonstances", lors d'une audition devant la commission des Finances du Sénat mardi. 

Pétrole : la Russie 3e producteur mondial de brut

Avant même l'entrée des troupes russes en Ukraine, la crainte d'un conflit ouvert avait fait flamber le cours du Brent, le type de pétrole brut utilisé comme standard dans la fixation du cours mondial. Le prix du baril a dépassé 105 dollars ce jeudi, une première depuis 2014.

Pourtant, les sanctions adoptées par les Occidentaux contre la Russie ne menacent pas pour l'instant les exportations russes d'hydrocarbures, qui sont la principale ressource financière du pays. Toutefois les milieux économiques craignent que la Russie, troisième producteur mondial de brut derrière les États-Unis et l’Arabie saoudite, baisse sa production. Car pour Vladimir Poutine, les hydrocarbures sont aussi un moyen de pression très puissant sur les Européens, dont la Russie est le deuxième fournisseur de pétrole.

L'Ukraine, 4e exportateur mondial de maïs

Les prix des céréales ont atteint ce jeudi matin des niveaux inédits sur le marché européen, avec un pic pour le blé à 344 €. Les cours du blé et du maïs, dont l'Ukraine est le quatrième exportateur mondial, se sont envolés dès l'ouverture, quelques heures après le début de l'invasion russe. Une augmentation due notamment à l'affrètement des conteneurs, et qui pourrait continuer. 

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