Rodez. Salon de l'agriculture : la coopérative Sodiaal en quête de nouveaux marchés

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  • Damien Lacombe, le président  du conseil d’administration  de la coopérative Sodiaal.
    Damien Lacombe, le président du conseil d’administration de la coopérative Sodiaal. Archives CP
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Philippe Henry

En difficulté face à la baisse régulière de la consommation de lait, la coopérative cherche aujourd’hui à accélérer sa conquête des marchés valorisés comme les fromages, le beurre, la crème, ainsi que des ingrédients laitiers haut de gamme. En fin d’année dernière, Sodiaal, présidé par l’Aveyronnais Damien Lacombe a pris le contrôle de Yoplait enEurope.

La baisse régulière de la consommation de lait, qui a toutefois connu un certain rebond durant les derniers confinements liés à la crise sanitaire, a fragilisé le géant laitier Sodiaal qui revendique toujours 17 600 éleveurs membres de la coopérative.

Toutefois, " le marché à l’international présente des perspectives intéressantes avec des évolutions qui vont jusqu’à 20 % d’augmentation ", souligne le président du conseil d’administration de la coopérative, l’Aveyronnais Damien Lacombe. Tout récemment, la fermeture des sites de Campbon, en Loire-Atlantique, et de Saint-Martin-Belle-Roche, en Saône-et-Loire, a été évoquée et puis rapidement confirmée par la coopérative laitière.

Restructurations

Pourquoi un tel choix ? La direction de Sodiaal avait espéré remettre sur les rails Candia, en 2020, mais sans succès. Pour limiter les pertes, la coopérative a fait le choix de fermer son usine de Campbon, dont la capacité annuelle de production est d’environ 250 millions de litres de lait.

Dans un même temps, la coopérative a souhaité mettre fin aux pertes que connaît actuellement son activité d’ingrédients de lait infantile, celle notamment de poudres de lactosérum déminéralisées. Cette fois, c’est l’usine de Saint-Martin-Belle-Roche, qui a dû fermer ses portes.

Des activités de séchage du site de Malestroit (Morbihan) et de l’une des deux tours de Bénestroff (Moselle), ainsi que des activités à destination infantile de Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) sont également touchées.

Sodiaal affiche toujours ses 9 100 salariés unis dans ce qui reste la première coopérative laitière de France (la 3e européenne et la 5e mondiale

Achat de la marque Yoplait

La coopérative laitière déplore que les débouchés chinois n’aient pas été à la hauteur des attentes. Sodiaal avait noué un partenariat avec Synutra afin d’accéder au marché du lait infantile dans l’empire du Milieu. "Toutefois, aujourd’hui, la situation s’est assainie avec Synutra. Mais nous devions adapter notre outil industriel aux évolutions du marché. Nous devons avoir des outils qui fonctionnent à plein régime", précise Damien Lacombe.

Dans un contexte international soumis à de nombreux aléas, la coopérative cherche à se repositionner sur des marchés où le lait collecté est mieux valorisé. Elle prévoit ainsi d’investir 600 millions d’euros entre 2022 et 2027 pour "accélérer sa conquête des marchés valorisés".

Par ailleurs, la coopérative a finalisé l’achat de la marque Yoplait qui doit lui permettre d’asseoir un peu plus sa présence sur le marché des produits transformés. "Les changements dans les habitudes de consommation nous obligent à changer la physionomie de Sodiaal, complète le président du conseil d’administration. Nous allons également soutenir les éleveurs dans le développement du bio. Si les habitudes de consommation changent, en France et dans le monde, nous sommes là pour y répondre. Par exemple, si la consommation de lait a baissé dans l’Hexagone, ce n’est pas forcément le cas pour d’autres produits transformés comme le fromage râpé ou les yaourts."

Hausse du prix payé aux producteurs

La coopérative laitière est également confrontée "à une inflation que subissent tous les acteurs de la filière. Une inflation liée à l’augmentation des matières premières, de l’énergie ou des emballages".

Puis, Sodiaal, et d’autres, sont actuellement engagés dans une négociation commerciale serrée avec la grande distribution. " Il faudra tenir compte de tous ces facteurs pour obtenir un prix le plus juste pour nos producteurs", insiste Damien Lacombe.

Bonne nouvelle toutefois, dans un contexte qui reste difficile : "Sur les trois premiers mois de l’année 2022, le prix du lait payé à nos producteurs a augmenté entre 17 et 19 % par rapport à l’an dernier."

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