La Fouillade : Martin Barnsdale, homme de terre

L’amour de la céramique et… l’amour tout court, également, ont conduit Martin Barnsdale à quitter le Midland anglais et sa ville natale de Bedford. Mais, avant de fouler le sol français, il s’est forgé à l’école de la vie, à Derby, après avoir quitté les bancs scolaires à 16 ans. "J’avais quelques connaissances dans le métal et j’ai donc travaillé dans les luminaires. Mais, au quotidien, je prenais des cours du soir pour devenir céramiste. Mon rêve. Avec mes premiers salaires, j’ai acheté un tour. Tout est parti de là."

De Derby à La Fouillade en passant par Cahors

Il retrouve les bancs, cette fois-ci ceux des beaux-arts, toujours à Derby. " D’autodidacte à une formation accélérée, je suis passé ensuite à trois ans où j’ai pu engranger une solide expérience des différentes spécificités du métier, comme la sculpture, le tournassage… " Avant de quitter, en 1983, le Royaume-Uni pour " une histoire de cœur, mais également car je n’adhérais pas à la politique gouvernementale de Margaret Thatcher ". Adieu donc la Dame de fer et bienvenue à l’homme de terre en terre lotoise, près de Cahors, où il a ouvert quelques mois seulement après son arrivée son premier atelier. Depuis, il n’a cessé de se former, de créer, d’exposer et de passer de l’autre côté, celui de l’enseignement, aussi bien pour des néophytes que pour des futurs professionnels.

Sa propre recette pour les émaux

Le Lot n’était finalement qu’une étape, longue tout de même de près de 35 ans, avant de s’installer en Aveyron, département qu’il connaissait grâce à ses différentes expositions. C’est Sylvie, sa compagne, qui a découvert leur future maison, et par là même leur atelier.

Aux Combalous, lieu-dit de La Fouillade, depuis trois ans, Martin Barnsdale dispose d’une dépendance transformée par lui-même en espace de travail et d’une salle attenante à la maison où il expose certaines de ses œuvres, les autres garnissant deux galeries à Cordes-sur-Ciel. Là, tout a été pensé pour accueillir les stagiaires.

Agréé pour la formation, il avoue néanmoins qu’il est usé, à 74 ans, par "les lourdeurs administratives, et, du coup, la complication des choses simples est un frein à la profession". Quoi qu’il en soit, cela ne l’empêche pas, pour l’instant tout du moins, de transmettre son savoir-faire. "Il existe quelques règles de base pour la température et la durée de cuisson par exemple, mais ensuite chaque céramiste peut décliner en fonction de son ressenti. Pour les émaux, j’ai ma propre recette. Je les prépare avec des cendres végétales et cela personnalise mon travail. D’ailleurs, j’ai pu m’appuyer sur des études d’un minéralogiste pour parvenir à ce que je souhaitais."

Des cours de modelage également pour les jeunes

Dans le même temps, le couple Barnsdale a créé Ar’Terre, un atelier de céramique pour les cours, les stages et les expositions, à la fois à La Fouillade, mais également à Giroussens, dans le Tarn, où des professionnels officient sur le même concept. Et, depuis peu, Sylvie a ouvert des cours de modelage pour les enfants de 7 à 11 ans et les adolescents. "Ils apprennent des techniques très simples. Et, ce qui est intéressant avec les enfants, c’est qu’ils ont beaucoup d’imagination."

Contact Ar’Terre au 06 06 42 57 84 ou au 06 52 51 03 44.