Tennis : la native de Villefranche-de-Rouergue Maya Bories rêve de haut niveau

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  • L’adolescente suit une scolarité à distance pour pouvoir s’entraîner le plus possible.
    L’adolescente suit une scolarité à distance pour pouvoir s’entraîner le plus possible. Jean_Louis Bories
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Guillaume Verdu

À 12 ans, l’Aveyronnaise arpente les courts du circuit Tennis Europe avec l’ambition de devenir professionnelle.

Seulement 12 ans mais déjà de grandes ambitions. Maya Bories espère devenir une joueuse de tennis professionnelle et se donne les moyens de réussir. L’adolescente a un emploi du temps tourné vers la pratique de son sport fétiche, avec une vingtaine d’heures d’entraînement par semaine. La Villefranchoise, actuellement en cinquième, a d’ailleurs fait le choix, depuis qu’elle est en CM2, de suivre une scolarité à distance avec le Cned (Centre national d’enseignement à distance). Au programme : deux heures de cours en visio par jour du lundi au samedi, plus du travail personnel à côté. "Ce double projet sportif et scolaire a été proposé par la Fédération française de tennis", éclaire son père, Sébastien.

Et si Maya a été ciblée pour suivre ce programme, c’est à la fois pour ses capacités raquette en main et ses bons résultats scolaires. Au plus grand bonheur de l’intéressée, qui n’a pas hésité une seule seconde lorsque le dispositif lui a été présenté. " Ça me plaît de jouer au tennis tous les jours ", avance l’admiratrice de Rafael Nadal et dont le rêve ultime est de remporter Roland-Garros.

"Elle est actrice de ses choix"

"C’est le projet de Maya et sa famille est derrière. Ce n’est pas l’inverse", insiste son père, alors que le tennis, surtout féminin, regorge d’exemples d’enfants entraînés dur très jeunes par des parents désireux d’assouvir leurs rêves de gloire à travers eux. "On l’accompagne, on la soutient au maximum, mais c’est elle qui est actrice de ses choix", ajoute-t-il. Et ceux-ci l’ont amenée à donner la priorité au tennis. Ce qui n’est d’ailleurs pas forcément pour déplaire à la famille, originaire du Nord-Aveyron, qui baigne largement dans la petite balle jaune. Parents, grands-parents, cousins, oncles et tantes… l’entourage de Maya compte de nombreux mordus de ce sport. D’ailleurs, sa mère, Sabine, est la vice-présidente du club de Villefranche-de-Rouergue, et son grand frère Titouan, âgé de 16 ans, fréquente lui aussi assidûment les courts. "Je sais qu’à onze mois, j’avais déjà une raquette dans les mains, relève Maya Bories dans un grand sourire. J’ai toujours baigné dans cette ambiance tennis et j’ai tout de suite aimé ce sport, dès que j’ai commencé à le pratiquer."

Deux participations aux Petits As

Au point de nourrir de grandes ambitions. L’Aveyronnaise, actuellement classée 3/6, fait ses armes dans les catégories jeunes. Son palmarès comporte un titre de championne de France en double dans la catégorie 11-12 ans, obtenu avec la montpelliéraine Maureen Michalowski l’an dernier, après un quart de finale en simple. Elle a déjà participé à deux reprises au tournoi des Petits As, à Tarbes, qui réunit les meilleurs joueurs de moins de 14 ans de la planète. Éliminée au stade des qualifications internationales l’an dernier, Maya Bories a perdu au premier tour, en janvier, et espère y participer de nouveau l’an prochain. La Villefranchoise est aussi engagée sur des tournois internationaux du circuit Tennis Europe. "Nous sommes déjà allés en Serbie, en Albanie, en Roumanie ou encore en Espagne", résume son père, alors que des épreuves en Croatie sont au programme, au printemps.

"Son parcours la pousse à être plus autonome"

"Cela me permet de me confronter à d’autres joueuses, à d’autres styles de jeu", avance Maya Bories. Et donc de franchir des étapes supplémentaires dans son ambition de haut niveau. En attendant de savoir si son rêve de professionnalisme se réalisera, ces voyages comportent des aspects intéressants sur le plan de sa construction personnelle, comme la possibilité de progresser en anglais ou de découvrir un peu mieux le monde qui l’entoure. Entre autres. "Son parcours la pousse à être autonome plus vite, précise son père. Avec la scolarité à distance, il faut qu’elle soit capable de se débrouiller toute seule, car nous ne pouvons pas être en permanence derrière elle." Un rappel, aussi, que malgré les ambitions, l’entourage de Maya Bories est vigilant à son bien-être. "Le fil rouge, c’est qu’elle s’épanouisse dans ce qu’elle fait, avance Jean-Simon Enjalbert, conseiller sportif au comité départemental, qui s’occupe de l’entraînement et du suivi en compétition de la jeune joueuse. Il est important qu’elle prenne plaisir à apprendre." Avant, peut-être, d’en prendre sur les plus prestigieux courts internationaux.

Du changement dans sa structure d’entraînement

"Mon coup fort, c’est lorsque je me décale sur mon coup droit de gauchère. J’ai de la puissance physique, et je suis aussi une combattante, qui ne lâche jamais rien." Voilà comment Maya Bories décrit ses qualités dans le jeu. Thomas Roux, son ancien entraîneur à Villefranche-de-Rouergue, en souligne une autre. "Son premier point fort est la capacité d’écoute : elle aime apprendre. Le plus important est de vouloir avancer tous les jours", avance celui qui loue également "les qualités physiques et le toucher de balle" de l’adolescente. Au plus près de la Villefranchoise depuis qu’elle a 4 ans, Thomas Roux est certainement l’entraîneur qui connaît le mieux la joueuse.Toutefois, leurs trajectoires vont s’eloigner, puisque le technicien vient de prendre la direction de Nice, pour un poste au comité régional. Maya Bories s’apprête donc à connaître du changement dans sa structure d’entraînement. Tout ne va pas être bouleversé pour autant, puisqu’elle continuera à s’exercer en partie avec Jean-Simon Enjalbert, conseiller sportif au comité départemental de l’Aveyron. L’adolescente va aussi bénéficier des conseils d’un autre entraîneur, Nicolas Ratel, conseiller technique régional à la Ligue d’Occitanie. Cette évolution s’accompagne d’un changement de programme : elle s’entraînera désormais deux jours par semaine à Villefranche-de-Rouergue et trois à La Grande-Motte, où se trouve le centre régional."Cela montre qu’il y a un aspect collectif derrière un projet individuel, appuie Sébastien Bories, le père de la joueuse. D’autant qu’en plus de ses entraîneurs, elle voit aussi un kiné-ostéopathe toutes les deux semaines." Cette évolution doit permettre à Maya Bories de poursuivre sa progression. "On a réfléchi aux meilleures options pour sa structure d’entraînement, précise Nicolas Ratel. Au centre de Ligue, il y a plusieurs filles classées de 3/6 à – 4. Elle pourra s’entraîner avec elles, continuer à avancer et se dépasser."

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