Est-il envisageable de repousser l'élection présidentielle à cause de la guerre en Ukraine ?

  • La guerre en Ukraine perturbe la campagne présidentielle, à peine un mois avant l'appel aux urnes.
    La guerre en Ukraine perturbe la campagne présidentielle, à peine un mois avant l'appel aux urnes. Centre Presse Aveyron - Archives
Publié le

La campagne présidentielle est au point mort depuis le début de la guerre en Ukraine, à un peu plus d'un mois de l'élection.

Tandis que l'invasion russe ne cesse de prendre de l'ampleur en Russie et que la communauté internationale monte au créneau, est-il envisageable de reporter l'élection présidentielle en France ? La campagne présidentielle est en effet totalement à l'arrêt depuis le début de la guerre, alors que les Français sont appelés aux urnes dans un peu plus d'un mois.

De plus, Emmanuel Macron n'a toujours pas officialisé sa candidature à sa propre réélection. "S'il n'y a pas de débat, de bilan, de projet et que le président est réélu, alors ce sera dans une forme d'omission démocratique avec un risque de légitimité au cours du mandat", s'est exprimé à ce sujet le président du Sénat, Gérard Larcher, au micro d'Europe 1.

La guerre n'est pas un motif valable aux yeux de la constitution

Sur BFMTV, le professeur de droit public Jean-Philippe Derosier explique la constitution française prévoit la possibilité de reporter l'élection présidentielle. En revanche, le motif de la guerre dans un autre pays n'est pas valable.

L'élection ne pourrait être repoussée qu'en cas de décès d'un candidat, ou bien si l'un d'eux se trouve empêché. "Qu'il s'agisse donc de reconduire celui qui est actuellement en poste ou en élire un nouveau, il est nécessaire que cet instant démocratique puisse se dérouler au moment où il est prévu. Afin de conférer à ce président toute la légitimité dont il a besoin pour intervenir dans cette crise européenne majeure que constitue cet acte d'agression de la Russie envers l'Ukraine", a présenté le constitutionnaliste.

Cependant, il est parfaitement dans les règles de décaler d'une semaine le scrutin, qui ne se tiendrait alors pas les 10 et 24 avril mais les 17 avril et 1er mai. Et cela car la fin officielle du mandat actuel d'Emmanuel Macron prend fin officiellement le 13 mai.