L'Aveyronnais Unicor signe un contrat avec Carrefour pour garantir la rémunération des éleveurs

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  • La contractualisation s'est faite en présence du ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie.
    La contractualisation s'est faite en présence du ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie. Repro Centre Presse
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Le groupe aveyronnais est devenu, au Salon de l'agriculture, l'une des premières coopératives de France à contractualiser dans le cadre de la loi Egalim 2.
 

C’est une avancée attendue depuis longtemps par les éleveurs. La loi Egalim 2, qui a pour objectif "d’équilibrer les relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire, avec en ligne de mire la protection de la rémunération des agriculteurs", est entrée en vigueur et les premières contractualisations ont démarré, notamment en marge du Salon de l’agriculture.

L’un des volets de cette nouvelle loi oblige les distributeurs à contractualiser leurs relations avec leurs fournisseurs et notamment à assurer une bonne rémunération aux producteurs, à hauteur des moyens engagés. Il s’agit d’une petite révolution, notamment pour les éleveurs, qui souffrent ces derniers temps de la flambée des coûts des matières premières et qui n’avaient pas, jusque-là, la garantie de ne pas travailler à perte.

80 % des coûts de production pris en compte

La coopérative Unicor, connaît bien le sujet. En lançant les Halles de l’Aveyron, il y a près de quinze ans maintenant, elle avait déjà, bien avant la loi, pris à bras-le-corps le sujet de la rémunération des agriculteurs en leur garantissant un revenu décent. Mais l’échelle restait assez limitée pour les éleveurs, qui vendent de la viande pour un rayon bien plus large que le périmètre restreint des Halles.

Alors cette semaine, Unicor, qui est en pleine croissance, après la reprise de l’abattoir de Rodez, et le lancement d'une marque de viande, est devenue l’une des premières coopératives de France à contractualiser, avec Carrefour, un partenariat dans le cadre de la nouvelle loi. Une très bonne nouvelle pour Jean-Claude Virenque, président du Groupe Unicor. "Cela veut dire que le prix de nos animaux va être indexé sur le prix de revient, détaille-t-il. Dans le contexte inflationniste que l’on connaît actuellement, ce contrat prévoit une prise en compte à hauteur de 80% des coûts de production. C'est une sécurisation à l’extrême pour les agriculteurs."

D’autres contrats à venir

De quoi rassurer les éleveurs. "Cela va permettre à nos éleveurs d’être en confiance et de mettre en production des animaux et de planifier la production, annonce Jean-Claude Virenque. C’est important parce qu’aujourd’hui, nos agriculteurs, avec l’inflation qu’il y a dans les matières premières, ont extrêmement peur de mettre en production des animaux pour lesquels ils ne couvriraient pas le prix l’investissement alimentaire qu’ils feraient pour la mise en marché. Même si le contexte général aujourd’hui n’est pas très favorable, on a une lumière qui s’est éclairée avec ce contrat."

En attendant que d’autres arrivent puisque pour le moment, ce premier contrat ne concerne qu’une partie de la production d’Unicor. En effet, il s’agit de gros bovins, de race limousine, en label Blason prestige. "C’est un bon début, reprend le responsable. C’est surtout un signe fort que l’on adhère à une démarche et qu’on veut rassurer et contractualiser avec nos distributeurs en faveur de nos éleveurs." Les négociations sont déjà engagées avec d’autres distributeurs pour essayer d’élargir le nombre de bêtes concernées par cette contractualisation.

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