Le veau de l'Aveyron et du Ségala est arrivé à un tournant de son histoire

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  • Les éleveurs  de veau d’Aveyron et du Ségala ont profité du Salon de l’agriculture pour mettre en avant leur produit.
    Les éleveurs de veau d’Aveyron et du Ségala ont profité du Salon de l’agriculture pour mettre en avant leur produit. Centre Presse
Publié le , mis à jour

Les producteurs craignent d'être les perdant de la future politique agricole commune, qui entrera en vigueur en 2023. 

La période est importante. Capitale même. Cette semaine, la filière du veau d'Aveyron et du Ségala a profité du Salon de l'agriculture, à Paris pour retrouver ses clients. Un grand même de convivialité, sur le stand de l'Aveyron a même été organisé jeudi et vendredi.

Éleveurs et vendeurs de ce veau sous label de qualité (Label rouge et IGP), ont pu se retrouver, après deux ans de crise sanitaire. "C'est un moment fondamental dans la relation que nous entretenons avec nos clients, se réjouit Pierre Cabrit, président de l'interprofession régionale du veau d'Aveyron et du Ségala (Irva). On a besoin de ce genre de rendez-vous pour présenter notre produit aux consommateurs."

L'évolution de la PAC inquiète

Mais si l'heure était à la fête jeudi, la filière du veau d'Aveyron est du Ségala est à un tournant de son histoire. En effet, la future Pac, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier prochain, inquiète particulièrement les éleveurs. Si dans l'ensemble cette nouvelle mouture, qui doit couvrir la période 2023-2027 est plutôt favorable aux agriculteurs aveyronnais, elle est beaucoup plus inquiétante pour les éleveurs de veaux Label rouge aveyronnais.

Sur le premier pilier, celui qui concerne les aides directes, le lobbying a fini par payer, avec un maintien de l'enveloppe de la précédente mouture, mais la nouvelle aide couplée au secteur bovin (filières lait et viande) avec le passage d'un soutien à la vache "mère" à une aide à l'UGB (unité de viande bovine, l'unité de référence permettant d’agréger le bétail de différentes espèces et de différents âges en utilisant des coefficients spécifiques).

Des petites fermes qui ne peuvent pas forcément s'adapter

"Ce nouveau système va faire que beaucoup plus d'animaux seront concernés, avec une enveloppe qui reste quasiment similaire, s'inquiète Pierre Cabrit. C'est favorable pour les broutards, mais notre démarche du veau sous la mère, qui est la garantie pour notre label de qualité, va se retrouver moins valorisée. Les producteurs de veau de l'Aveyron et du Ségala sont principalement dans de petites fermes qui ne peuvent pas forcément s'adapter facilement." Et dans une filière qui fait vivre environ 500 exploitations, la situation est non négligeable.

À moins d'un an de l'entrée en vigueur de cette nouvelle PAC, les agriculteurs de l'Irva militent donc fortement pour que leur situation soit prise en compte dans les derniers arbitrages nationaux. Avec en tête que cette décision pourrait remettre en cause la démarche de l'Irva, lancée il y a plus de 30 ans après la chute des ventes à l'international, qui a permis la reconquête du marché français en appliquant une méthode stricte et transparence, pour garantir un produit de qualité aux consommateurs.

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