Football : pour le maintien, Rodez a les faveurs des statistiques

Les motifs d’espoir

Sur les 21 derniers exercices de Ligue 2, en enlevant celui de 2019-2020 tronqué par le Covid-19, combien d’équipes sont parvenues à se maintenir alors qu’elles totalisaient, comme Rodez actuellement, 30 points après la 27e journée ? 17 sur 20. Seuls Istres, Le Mans et Reims, 18e, 14e et 16e à onze matches de la fin des saisons 2013-2014, 2012-2013 et 2002-2003, sont descendus avec 36, 40 et 35 unités alors que le maintien se situait à 41, 41 et 38.

On est donc loin d’un exploit à accomplir pour les Aveyronnais et même s’ils avaient dû en accomplir un, les exemples sont nombreux : 12 formations relégables à pareil moment du championnat, sur les 20 derniers à 38 journées, ont réussi à conserver leur place dans l’antichambre de l’élite.

Au-delà des faveurs de ces statistiques, les sang et or, qui avaient enchaîné six oppositions sans marquer, ont retrouvé le chemin des filets depuis la première titularisation de leur recrue offensive Arni Vilhjalmsson, le 19 février contre Amiens (1-1). L’international islandais s’offrant un deuxième but lors de la suivante, à Ajaccio (2-1) le 26, avant de voir Rémy Boissier se montrer de nouveau décisif avec sa deuxième réalisation de la saison samedi 5 mars, devant Auxerre (1-3).

Pas de quoi toutefois permettre d’enrayer la série de dix parties sans victoire, dont cinq défaites, mais au moins, le groupe, plombé par la pandémie début 2022, a retrouvé des jambes depuis quelques semaines. Une donnée essentielle quand on sait à quel point le jeu prôné par Laurent Peyrelade est énergivore.

Les motifs d'inquiétude

Même si Rodez s’était maintenu l’année écoulée en terminant 15e avec 43 points après en avoir eu 33 à la 27e journée, comptabiliser plus de 30 unités à la même période n’est pas une garantie de finir dans les 17 premiers. De 2000-2001 à 2020-2021, en ne prenant de nouveau pas en compte 2019-2020, 7 clubs ont ainsi été au final les 3 pires élèves de leur classe de 20.

Niort en est l’exemple le plus récent puisqu’il est descendu de la 11e à la 18e position en passant de 34 à 41 points, avant de se maintenir en barrage. On se souvient aussi d’Orléans six ans plus tôt, 13e avec 32 pour terminer 18e avec 40 à une époque où ce rang était synonyme de descente en National.

L’homogénéité du championnat peut aussi constituer un danger quand on sait que le Raf n’a que deux longueurs d’avance sur le 18e, Grenoble, où il joue demain soir, et trois sur le 19e, Dunkerque. La barre des 42 unités n’étant pas une assurance puisque Metz et Strasbourg ont été relégués avec ce total en 2012 et 2010, Guingamp la même année malgré 43 points, après Amiens la précédente, sans oublier Vannes, qui en recensait pourtant 44 en 2011 !

Afin d’atteindre au moins ce nombre, encore faut-il pouvoir disposer d’un groupe uni. Les tensions entre joueurs ruthénois dans les vestiaires, ou à ses abords, après la défaite à Ajaccio n’ont pas rassuré les supporters, ni les propos pourtant fédérateurs des protégés de Laurent Peyrelade depuis. Loin de là.

Certains fans ont même pris à partie l’entraîneur à l’issue de la défaite face à Auxerre. Pointant du doigt un supposé "manque d’agressivité" de leurs favoris, tout en exprimant une certaine lassitude devant le football proposé par le Sarthois. Et ce, conjugué à la fébrilité défensive actuelle, avec huit buts encaissés sur les quatre derniers matches, le plus souvent à cause d’erreurs individuelles.