Agriculture en Aveyron : Marie-Pierre Lanne ne veut pas que l'on oublie les retraités
Des professionnels de l'agriculture aveyronnaise confient leurs attentes concernant leur quotidien, qu'ils souhaiteraient voir abordées dans cette campagne présidentielle. Marie-Pierre Lanne est retraitée en Nord-Aveyron...
Ce n’est pas parce que l’on n’est plus exploitant que l’on ne garde pas les pieds sur terre et une attention particulière aux vicissitudes du monde agricole. « On ne se désintéresse pas de nos successeurs car s’ils vont bien, on va bien », lance Marie-Pierre Lanne qui a cédé il y a cinq ans à sa nièce son élevage bovins viande du côté de Laguiole. « On suit de près la situation des actifs : comme l’on est désormais derrière eux, on en subit les conséquences ». Tels les fermages ou locations impayés quand on a fait une place à un repreneur avec des investissements parfois conséquents pour permettre à un jeune de s’installer.
Des retraites correctes pour pouvoir laisser sa place
Accéder à la retraite, c’est avant tout trouver un successeur, « car ce qui nous motive, c’est que ce que l’on a laissé fasse vivre quelqu’un, qu’il soit ou non de la famille ». Faute de quoi, on ne compte plus les ans pour continuer à travailler, coûte que coûte, « tant les pensions de retraite sont basses en agriculture ». La revalorisation des pensions est un combat pour Marie-Pierre Lanne, très engagée sur le dossier en tant que coprésidente de la section des anciens exploitants au sein de la FDSEA de l’Aveyron. Un combat qui est loin d’être terminé, et qui se complète par celui des aidants familiaux. « Si nos retraites venaient à être un peu plus correctes, on laisserait sa place un peu plus facilement à un jeune qui s’installe », ajoute-t-elle tout autant préoccupée par la situation des actifs que celle des retraités.
Qu’attend-elle de cette présidentielle ? « Les élus aident plutôt les consommateurs que les agriculteurs qui ont besoin d’un revenu suffisant pour vivre normalement, notamment dans un contexte où les charges augmentent dangereusement et où les prix à la production ne sont pas mirobolants, avance Marie-Pierre Lanne. Mais quel que soit celui ou celle qui sera élu, il ne faudra pas s’attendre à ce que grand-chose soit modifié. Ce n’est pas qu’ils nous oublient, actifs ou retraités, c’est qu’ils ne savent pas vraiment que l’on existe ».
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