Hausse du prix du carburant : "On limite nos déplacements" regrettent les infirmiers libéraux de Rodez

Depuis plusieurs mois, la hausse du prix du carburant fait saigner le porte-monnaie des particuliers comme des professionnels. Cette augmentation s'est aggravée depuis le début de la guerre en Ukraine, il n'est plus rare voir les stations-service vendre l'essence à plus de 2 € le litre.

Les infirmiers libéraux font partie des professionnels les plus touchés par la flambée des prix du carburant. À Rodez, ils roulent environ 20 000 kilomètres par an pour administrer des soins à domicile, avec leur voiture personnelle, sauf que cette profession a l'une des indemnités kilométriques "les plus faibles parmi les professionnels de santé", déplore Géraldine Godzik, infirmière libérale à la maison de santé du Faubourg. Elle a fait le calcul : depuis l'explosion du prix des carburants, cela lui revient à "1 800 euros de plus par an". 

Un impact sur l'accès aux soins

Le député de la 1re circonscription, Stéphane Mazars, ainsi que le président de l'Ordre départemental des infirmiers de l'Aveyron, Michel Bonnemaire, étaient aux côtés des infirmiers libéraux de Rodez pour comprendre leurs problématiques, vendredi 11 mars 2022.

Et pour entendre comment la hausse du carburant peut aussi impacter l'accès aux soins : "on a commencé à limiter nos déplacements, voire parfois à en refuser", regrettent les infirmiers. "Là, on priorise les personnes qui sont seules".

"Et ça, c'est la situation à Rodez. Mais en milieu très rural, où utiliser la voiture est plus qu'indispensable, c'est encore pire", relève le député Stéphane Mazars. "Nous allons de notre côté remonter l'urgence de prendre des décisions rapides et efficaces". 

Concernant les conditions des infirmiers libéraux, Michel Bonnemaire espère que l'indemnité kilométrique sera remontée pour la profession (alors qu'elle est gelée depuis 2011), et glisse des pistes comme des aides à l'achat d'un véhicule électrique ou encore le stationnement gratuit.