Sainte-Eulalie-d'Olt : "Efka", peintre virtuellement réel

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  • "Efka" travaille également sur commande mais souhaite néanmoins rester maître du sujet.
    "Efka" travaille également sur commande mais souhaite néanmoins rester maître du sujet. Pa.D.S.
  • "Efka" travaille également sur commande mais souhaite néanmoins rester maître du sujet. "Efka" travaille également sur commande mais souhaite néanmoins rester maître du sujet.
    "Efka" travaille également sur commande mais souhaite néanmoins rester maître du sujet. Pa.D.S.
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Paulo Dos Santos

Frank Kiowski s’est installé à Sainte-Eulalie-d’Olt en 1998 où sa peinture, aux pigments anciens, est désormais prolongée avec du crypo art.

Il manie l’autodérision aussi bien que son pinceau : "On dit que je suis un ringard qui fait du figuratif ! C’est vrai que je peins comme quelqu’un du XVIIe siècle." Un peintre du XVIIe siècle qui aurait néanmoins réalisé un grand bond avant, à une époque où les téléphones portables et les tablettes ne quittent pas les mains des petits et grands. Car, Frank Kiowski, de son nom d’artiste "Efka", ne varie pas d’un iota au fil de ses œuvres : l’écran numérique est le miroir du monde et, également, une fenêtre ouverte sur ce qui s’y passe…

Mais, bien avant d’en arriver là, tout au fond de la place du Sol de la rente, à Sainte-Eulalie-d’Olt, où malgré quelques panneaux d’indication, il n’est pas si facile à trouver, Frank Kiowski a exploré d’autres univers. Tout en gardant en lui cette envie, depuis son plus jeune âge, de peindre. C’est à Écouen, au nord de Paris, que l’art s’est imposé à lui dans une école d’artistes montée de toutes pièces par de nombreux peintres de renom du XIXe siècle. Il sera donc… biochimiste, restaurateur d’art, voire alpiniste (il a gravi tous les sommets de la Norvège au Portugal), tout en gardant ses pinceaux près de lui. Forcément, il a commencé à coucher des montagnes sur ses toiles, profitant de vues improbables pour le commun des mortels ; il s’est ensuite tourné vers les trompe-l’œil. Mais, toujours avec ce qu’il fait de lui désormais sa signature : des pigments anciens, et uniquement ceux de la Maison Leroux dans l’Yonne, et un message compréhensible de ces œuvres. " Quand on est devant une peinture, il faut que ce soit une évidence, explique-t-il. Il y a plusieurs niveaux de "lecture" et il faut que tout s’imbrique. Sinon, on passe à côté."

Contraste saisissant entre ombre et lumière

"Efka" ne souhaitait pas non plus passer à côté de sa vie d’artiste. D’où l’idée de quitter une banlieue parisienne de moins en moins campagnarde et de plus en plus urbaine. " Dans les années 90, toutes les petites communes voulaient leur collectif d’artistes, histoire de donner une image nouvelle et d’attirer des touristes. C’est comme ça que j’ai découvert l’Aveyron et Sainte-Eulalie-d’Olt. " En 1998, il laisse donc tomber sa galerie parisienne pour poser ses valises dans ce qui est depuis 1986 un des plus beaux villages de France. " La municipalité de l’époque avait passé une petite annonce. Au début, avec les élus, nous avons créé un lieu pour accueillir les artistes. Il existe encore d’ailleurs. " Lui a trouvé son havre de paix pour y installer son atelier et une salle d’exposition dans l’ancienne école, tout au fond, donc de la place du Sol de la rente, en haut d’un petit escalier en pierre. " Cela me va très bien car je suis excentré et les gens qui viennent ont vraiment envie de pousser la porte. Je suis dans l’échange et les rencontres. " Après une période où la photographie avait pris le dessus sur la peinture, notamment avec les paysages de l’Aubrac, région arpentée dans tous les sens, "Efka" est revenu sur ses toiles grâce à un modèle. " À la fin du rendez-vous, elle a rallumé son portable et pour moi, tout s’est réenclenché. Le contraste entre l’ombre et la lumière était saisissant. J’éclaire ainsi les ombres grâce à différents thèmes. Il existe toujours une histoire dans mes œuvres. " Celle qui date depuis quelques semaines seulement l’a fait basculer dans le monde virtuel. " Désormais, je prolonge mes peintures avec du crypto art. C’est une passerelle entre le réel et le monde numérique. Un supplément d’âme. Il existe un QR code pour la toile et en le scannant avec le portable, on va plus loin dans l’histoire de l’œuvre. " Pas mal pour un ringard du XVIIe siècle !

Contact au 06 08 54 07 95.

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