Aveyron : Véronique Magnaux s'est réveillée à la frontière de l'Ukraine "en pleurs"
Véronique Magnaux, responsable d'Emmaüs à Rodez et Villefranche a organisé, début mars, un convoi humanitaire pour l'Ukraine. Retour sur cette aventure humaine et humanitaire qui l'a bouleversée.
"Pourquoi cette mère avec un enfant est-elle retoquée par les Ukrainiens, derrière la frontière ? Pourquoi cette belle voiture passe sans problème ? Pourquoi ce père de famille traverse la frontière quand d'autres Ukrainiens sont-ils au front ?, toutes ces questions, je les poserai, quand la situation sera apaisée", confie Véronique Magnaux.
Début mars, la responsable des centres d'Emmaüs de Rodez et Villefranche-de-Rouergue a mis sur pied, en trois jours, un convoi humanitaire pour venir en aide aux Ukrainiens, bombardés par la Russie. 20 tonnes de produits, sept utilitaires, 2070 kilomètres, cinq pays traversés et 30 heures plus tard, elle arrivait à la frontière Ukranienne, par la Roumanie.
Mais que reste-t-il de ce périple extraordinaire ? À l'évocation de cette aventure humaine et humanitaire, Véronique Magnaux est encore sous l'émotion. "Je me suis réveillée là-bas, en pleurs. Une femme que je connaissais à peine m'a prise dans ses bras". Véronique pleure devant cette solidarité qui s'est organisée en si peu de temps, mais aussi devant le malheur qui frappe ces familles ukrainiennes. "Je suis triste de voir qu'un homme détient dans ses mains le destin d'une humanité ébranlée", dit-elle.
Chez cette femme engagée, l'histoire de cette guerre actuelle, fait écho à sa propre histoire familiale. Un grand-père dans la Résistance, du côté de la Charente-Maritime, un père qui fait face à la torture de son père, une grand-mère engagée dans l'ombre, épaulant les maquisards. "Quand j'étais petite, je disais toujours, un jour peut-être il faudra monter sur les barricades. Ce jour-là, j'y serai pour défendre nos valeurs, à nous les humains !". Cette phrase, Véronique Magnaux l'a écrite dans un message, comme on graverait un serment. Aujourd'hui, elle est là, prête à apporter l'aide nécessaire aux victimes ukrainiennes. "À Emmaüs, on sait gérer l'urgence. C'est dans notre ADN. L'abbé Pierre, pour qui j'ai beaucoup d'admiration n'a pas fait des réunions et des consultations en 54. Quand il a fallu y aller, il est parti, seul. Les gens lui ont répondu".
Véronique Magnaux se souviendra toujours de cette réponse de l'Union des Ukrainiens, en Roumanie à Satu Mare. "J'ai l'impression que ce sont des résistants depuis toujours. Ils sont très efficaces. Ils nous ont logés alors qu'on pensait même dormir dans nos véhicules s'il le fallait". .
De cette aventure, elle conservera un lien indéfectible avec Stea, une association qui œuvre dans un bidonville pour les enfants. "Dans l'avenir, nous travaillerons avec eux. Nous allons aider cette association qui fait un travail formidable".
En attendant, elle repart ce mardi, cette fois-ci du côté de la Pologne pour faire venir des réfugiés sur le piton. 48 personnes (des mères et des enfants) seront acheminées par la Satar à Rodez, où ils seront logés par l'office HLM.
Appel aux dons
Comme la semaine dernière, Emmaüs Rodez et Villefranche-de-Rouergue fait appel à la solidarité des Aveyronnais, mais cette fois-ci c’est un besoin de mobiliers pour équiper des logements pour des familles de réfugiés Ukrainiens qui doivent arriver prochainement à Rodez. Lits, lits superposés, sommiers et matelas surtout une place… et aussi équipements électroménagers, tables chaises, ustensiles de cuisine et vaisselles… pour adultes et enfants seront nécessaires. Des mises à disposition de conteneurs pour stocker ce matériel à l’abri seront aussi les bienvenus. C’est aux ateliers de tri d’Emmaüs, rue Geneviève de Grandmaison à Rodez que les réceptions seront faites.
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