Quel est le dispositif de la remise de 15 centimes par litre de carburant à partir du 1er avril ?

  • Cette mesure concerne les ménages comme les entreprises et sera « valable sur tous les carburants » selon le Premier ministre Jean Castex.
    Cette mesure concerne les ménages comme les entreprises et sera « valable sur tous les carburants » selon le Premier ministre Jean Castex. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Face aux prix records atteint par les carburants ces derniers jours, le Premier ministre a annoncé une « remise carburant » dès vendredi 1er avril. Qui pourra en bénéficier, que faudra-t-il faire pour en profiter et sera-t-elle soumise à condition… On fait le point.

Quel est le dispositif mis en place par le gouvernement ?

Face à l’envolée des prix du carburant, et à moins d’un mois de la présidentielle, le Premier ministre Jean Castex a annoncé une « remise à la pompe de 15 centimes par litre » de carburant. Concrètement, « cela signifie que pour chaque plein de 60 litres, vous économiserez 9 € », a-t-il détaillé.

Cette mesure concerne les ménages comme les entreprises et sera « valable sur tous les carburants », a précisé le Premier ministre dans une interview au journal Le Parisien. Matignon a précisé à nos confrères que seul l’E85 (le bioéthanol), serait exclu de ce dispositif, étant donné qu’il ne fait pas partie des carburants comprenant du brut.

Combien de temps durera le dispositif ?

Cette remise sera appliquée à la pompe à partir du 1er avril et pendant quatre mois, soit jusqu’au 31 juillet 2022, inclus. Pourquoi attendre le 1er avril pour lancer la mesure  ? Comme le détaille Le Parisien, « il faudra plusieurs semaines pour que tous les fournisseurs, et leurs 11 000 stations-services en France, puissent se mettre en ordre de marche ». Le gouvernement ne veut pas que certains territoires soient moins bien couverts. D’où l’intérêt de prendre un peu plus de temps.

Pourquoi avoir mis en place un tel dispositif  ?

Les prix de tous les carburants, et notamment du diesel, augmentent en continu depuis plus de deux mois, en France comme dans le reste de l’Europe et ailleurs, en faisant l’un des sujets importants de la campagne électorale, avec l’inflation en général.

La hausse a été causée par une production de pétrole qui n’arrive pas à suivre le rythme de la forte reprise économique mondiale, et qui a été encore accélérée par l’invasion russe de l’Ukraine. En France, en moyenne, le litre de gazole valait 1,8831 € la première semaine de mars, mais les prix dépassent aujourd’hui largement 2 € dans de très nombreuses stations-services.

Les prix à la pompe vont-ils baisser  ?

La remise s’effectuera au moment du paiement, en caisse ou par carte bancaire à la pompe, et ne sera donc pas visible d’emblée sur les prix affichés, a détaillé le chef du gouvernement. En revanche, selon la rédaction du Parisien, la remise sera affichée à la pompe.

Le cabinet du Premier ministre ne sait pas encore exactement et sous quelle forme  : « Tous les arbitrages techniques ne sont pas encore rendus ». Mais les pistes évoquées sont le cadran de la pompe ou un sticker, avant que cela puisse inclure toutes les stations service fonctionnant 24 heures/24, sans personnel, précise le quotidien.

Si l’État « remboursera » ensuite les distributeurs, Jean Castex les a appelés, tout comme les « pétroliers », à faire eux-mêmes « un geste complémentaire ». « Comment les Français comprendraient qu’ils payent un plein de gasoil à 2 €, pendant qu’au même moment les pétroliers dégagent toujours de gros bénéfices », s’est-il interrogé. « Si l’État fait un effort de 15 centimes au litre, et qu’ils font par exemple un effort de 5 centimes, c’est bien 20 centimes qui doivent se retrouver dans la poche des Français », dit-il.

Pourquoi avoir choisi cette mesure  ?

Si le gouvernement a préféré cette remise à la pompe de 15 centimes, qui interviendra donc sous la forme d’un remboursement de l’État aux stations services, c’est parce qu’une baisse des taxes nécessite une loi « et cela prend plus de temps », a affirmé Jean Castex, qui a également estimé que « moins taxer une énergie polluante est anti-écologique ». Enfin, il estime que cette remise « permet d’aider tout le monde y compris les professionnels qui sont exonérés de taxes ».

Combien cela coûtera-t-il à l’État ?

Le chef du gouvernement a évalué à environ 2 milliards d’euros le coût de ce coup de pouce.

Mais le gouvernement aimerait que les géants du secteur fassent à leur tour un effort. Jean Castex les a appelés, les distributeurs et les « pétroliers », à faire à leur tour « un geste complémentaire ».

Pour tenter d’endiguer les effets de la hausse continue des prix de l’énergie depuis des mois, aggravée par l’invasion de l’Ukraine, le gouvernement a déjà pris une batterie de mesures : blocage du prix du gaz jusqu’à la fin de l’année 2022, limitation à 4 % de la hausse du prix de l’électricité, chèque énergie exceptionnel, indemnité inflation pour 38 millions de personnes, ou encore hausse du barème des indemnités kilométriques.

Un ensemble de décisions pesant pour plus de 20 milliards, selon le Premier ministre, qui doit également dévoiler la semaine prochaine « un plan de résilience » économique et social face aux conséquences de la guerre en Ukraine.

D’autres mesures sont-elles prévues  ?

En plus de cette mesure, Jean Castex doit dévoiler la semaine prochaine « un plan de résilience » économique et social face aux conséquences de la guerre, qui complétera cette mesure de remise. Il a aussi promis pour les professionnels « des mesures permettant un abaissement de leurs charges sociales et portuaires ».

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