Emploi : la reconversion tente de plus en plus d’Aveyronnais

  • Plus de 800 offres d’emplois étaient proposées mercredi.
    Plus de 800 offres d’emplois étaient proposées mercredi. Centre Presse
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Alors que le Salon Taf se tenait mercredi à Rodez, avec plusieurs centaines d’emplois proposé, les candidats, eux, sont de plus en plus dans une démarche de reconversion professionnelle.

Sophie est infirmière.32 ans, bientôt 10 ans de métier. Mercredi matin, elle est venue au salon Taf, organisé par la Région Occitanie et Pôle emploi à la salle des fêtes de Rodez et à l’Amphithéâtre. Plus d’une centaine d’entreprises étaient présentes pour proposer quelque 800 offres d’emploi, mais il y avait également les différents organismes de formation et d’accompagnement pour l’accès à l’emploi. C’est bien ce qui intéresse Sophie.

Après deux années harassantes, elle s’interroge sur son avenir. "J’en ai ras le bol, sourit-elle. Le Covid a été dur. Je crois que je ne veux plus de ça." Alors si elle n’a pas encore sauté le pas, cette infirmière salariée y pense sérieusement. Pour le moment, elle n’a pas encore décidé ce qu’elle veut faire, mais vient surtout pour se renseigner sur les différents dispositifs existants pour les personnes dans son cas.

« Trouver du sens »

Ils existent et ils sont nombreux dans le département. À Pôle emploi, on observe de plus en plus de cas de personne qui souhaitent changer de voie. Et avec un taux de chômage très bas (5,8 en Aveyron ; moins de 5 pour le bassin d’emploi de Rodez), et beaucoup d’offres non pourvues, le moment est bon pour se reconvertir. "Nous avons de plus en plus de personnes qui sont en cours d’activité et qui viennent nous voir pour reconsidérer leur parcours professionnel, confirme Yannick Dijols, le directeur de Pôle emploi Rodez. Avec la crise sanitaire, certains se sont interrogés sur leur quotidien et ont décidé d’évoluer."

Avec bien souvent l’ambition de trouver un travail qui a du "sens". Ce mot, Olivier, 42 ans, au chômage depuis quelques mois après avoir travaillé plusieurs années comme salarié dans un restaurant. S’il a bien repris, l’été dernier, après la longue période fermeture lié à la situation sanitaire, il a décidé, en fin d’année, d’arrêter. "Je supporte moins les horaires découpés, les soirées, les repos systématiques la semaine, détaille-t-il. Je ne crache pas dans la soupe, j’ai adoré travailler dans ce domaine pendant plus de 20 ans. Mais avec le confinement, j’ai trouvé un confort qui me plaît."

Ne pas se tromper

Lui non plus n’a pas encore arrêté son choix. Il veut prendre le temps nécessaire pour "ne pas me tromper". Il n’est pas le seul dans ce cas. "Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration est en souffrance", confirme Marie-Paule Solofrizzo directrice de l’agence Pôle emploi de Decazeville. Alors quand un candidat à la reconversion arrive, l’institution met en œuvre une procédure assez fine pour analyser ses options. "On fait un accompagnement personnalisé, reprend-elle. On fait d’abord le point sur les compétences et les qualifications du candidat via un bilan de compétences, mais également un travail psychologique quand c’est nécessaire. On les aide ensuite à s’orienter. C’est un processus pour lequel il faut prendre le temps nécessaire."

Un dispositif un peu sur-mesure qui est là encore possible grâce au faible taux de chômage. Il existe ensuite une offre de formations assez large, notamment via la Région. Mais pour le financement Pôle emploi a fixé une règle incontournable : il faut que le projet de formation colle à un besoin en termes d’emploi derrière. "J’ai pour habitude de dire qu’on ne forme pas de gardien de phare à Decazeville, reprend Marie-Paule Solofrizzo. Pour valider une formation dans un domaine où il n’y a pas d’offre sur le territoire, on doit s’assurer qu’il y a une mobilité géographique."

Découverte et accompagnement sur-mesure

L’accent est également mis sur la découverte du futur métier, de son environnement et de ses contraintes avant même d’attaquer la formation. "Nous souhaitons que le candidat ait une perception riche du travail pour lequel il va se former, reprend Yannick Dijols. L’idée est qu’il puisse se projeter au maximum." Un parcours important pour éviter à tout le monde, candidat, employeur et formateur, de perdre du temps. Une démarche qui intéresse forcément Sophie et Olivier, déterminés à passer à autre chose.

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