Guerre en Ukraine : dans les bus en direction de Rodez, "les familles sont sonnées, épuisées"

"On traverse la frontière allemande". Après plus de deux jours de voyage et une nuit dans un refuge polonais, Julien Bouyssou, directeur du groupe Ruban Bleu, et ses quatre chauffeurs n’avaient toujours pas eu le temps de souffler. Et de mettre des mots sur la mission humanitaire, lancée en collaboration avec Rodez Agglomération et Emmaüs en ce début de semaine. Objectif : offrir un hébergement à plusieurs réfugiés ukrainiens. Ce qui a été réussi car 82 sont montés dans le bus aveyronnais… Et un autre polonais, qui a également pris la route de Rodez et du complexe sportif du Dojo où sont attendues les familles.

Deux bébés dans le convoi

Pour la quasi-totalité, il s’agit de mères avec leurs enfants. Un bébé de huit mois et un autre de trois mois sont également du voyage. Comme des animaux de compagnie et un hamster, dont une enfant n’a pu se séparer… "Ils sont tous sonnés, épuisés. Certaines familles n’avaient qu’un sac, c’est difficile. Ils sont très reconnaissants", confie Julien Bouyssou.

Ce vendredi soir, les réfugiés doivent dormir au Dojo avant d’être hébergés dans différentes communes du département. La majorité restera sur l’agglomération ruthénoise quand une dizaine rejoindra Decazeville et Espalion. Pour une nouvelle vie ? "On a tous envie de rentrer au plus vite dans notre pays", indiquent les Ukrainiennes, déjà arrivées, qui ont laissé leurs maris sur le front.