La start-up Aurore Market quitte Bozouls pour la région parisienne

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  • Vincent et Roman, deux des quatre fondateurs d’Aurore Market. Ci-dessous les locaux fermés à Bozouls.
    Vincent et Roman, deux des quatre fondateurs d’Aurore Market. Ci-dessous les locaux fermés à Bozouls. oc
  • Aurore Market quitte Bozouls pour la région parisienne
    Aurore Market quitte Bozouls pour la région parisienne
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Olivier Courtil

L’entreprise spécialisée en vente en ligne de produits bio a quitté l’Aveyron pour s’installer à Rungis.

La pilule est dure à avaler pour les élus locaux. La start-up Aurore Market, née dans les bureaux du pôle économique à Espalion en 2017, vient de quitter cinq ans plus tard la zone artisanale des Calsades à Bozouls où l’entreprise employait 50 personnes. "C’est la manière qui est choquante. On l’a appris par les salariés", lâche Jean-Luc Calmelly, maire de Bozouls, et l’un des 26 000 clients de la start-up spécialisée en vente en ligne de produits bio. "Leur démarche a séduit en privilégiant le bio, le circuit court. Ils ont communiqué en vantant l’économie locale, en s’installant sur le territoire, cela avait séduit les médias ce qui est normal dans l’esprit et ils sont partis", poursuit l’élu qui, de facto, a résilié son abonnement. Nombreux reportages télés et radios avaient mis en lumière l’entreprise qui avait même reçu encore, en août dernier, la visite d’Isabelle Knowles, secrétaire générale de préfecture.

Respect des engagements et départ à Rungis

Ce n’est pas sur le plan financier ni le volet social sur l’emploi mais la méthode du jeune quatuor composé de Vincent, Thomas, Hicham et Roman qui reste en travers de la gorge du maire de Bozouls : "Le propriétaire avait rapidement aménagé les locaux pour qu’ils puissent démarrer. " Commune d’Espalion, puis communauté de communes Comtal Lot Truyère avaient facilité leur installation. " On est heureux de les avoir accompagnés, on regrette leur départ mais ils ont respecté leurs engagements et remboursé leurs avances ", dit Éric Picard, maire d’Espalion, conscient que "c’est la règle du jeu. Quand une start-up s’agrandit, ça part ailleurs", glisse-t-il, faisant référence au déménagement de la start-up à Rungis, en région parisienne, " sautant sans doute sur l’occasion d’un associé entrant dans le capital ", estiment les élus, faute de connaître officiellement les raisons de leur départ*.

Reste qu’Aurore Market employait cinquante personnes à Bozouls et avait ouvert un bureau à Paris. Prémices sans doute de l’éloignement à venir de l’Aveyron… "On est déçu, ils avaient développé une approche commerciale atypique et novatrice", déclare pour sa part, Nicolas Bessière, président de la communauté de communes.

Heureusement pour le territoire, cette fermeture – bien que l’entreprise garde son siège social en Aveyron – a lieu au moment où la conjoncture économique est excellente. "Nous sommes dans une situation de plein-emploi, tous nos parcs d’activités sont en extension. Nous bénéficions d’une grosse dynamique d’installation d’entreprises, on est serein au niveau de l’emploi", assure Nicolas Bessière. Et son voisin Bozoulais de lister les entreprises en quête d’emplois comme Rozière sur ses terres, fondée en 1973 et toujours présente sur le territoire. Ce qui fait dire à Nicolas Bessière : "Ce sont essentiellement des entreprises locales qui se développent et nous sommes fiers d’avoir des locaux, c’est une valeur sûre."

(*) Contactée, la start-up Aurore Market n’a pas répondu.

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