"L'homme déconstruit" : mythe ou réalité ?

  • Chez les Françaises, la volonté de faire sa vie amoureuse avec un "homme déconstruit" semble bien établie : elles sont 70% à partager cet avis.
    Chez les Françaises, la volonté de faire sa vie amoureuse avec un "homme déconstruit" semble bien établie : elles sont 70% à partager cet avis. Studio Romantic / Shutterstock
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Cet homme est-il déconstruit ? Une question que les Françaises, qu'elles soient en couple ou célibataires, sont manifestement de plus en plus nombreuses à se poser à propos de leur actuel ou futur partenaire, dévoile un nouveau sondage. Mais qu'entend-on exactement par "déconstruit" ?

Concept en vogue et directement ancré dans la mouvance féministe, la "déconstruction" se réfère à la capacité d'un individu de se questionner pour mieux s'émanciper de certains stéréotypes sociétaux, en particulier ceux associés au genre.

En 2022, le concept de l'homme déconstruit correspond-il à un mythe ou à une réalité ? Pour en savoir plus, l'Institut Ifop a réalisé une enquête pour le site de rencontres Wyylde auprès de 2000 personnes représentatives de la population française.

Chez les Françaises, la volonté de faire sa vie amoureuse avec un "homme déconstruit" semble bien établie : elles sont 70% à partager cet avis. Celles en couple affirment même que leur souhait est d'ores et déjà réalisé, puisque 61% perçoivent leur conjoint actuel comme tel.

Du côté des hommes, le concept ne semble pas inconnu non plus, puisqu'ils sont 54% à se déclarer "déconstruits" et 57% à souhaiter le devenir, précise le sondage. C'est donc plus de la moitié, bien que ce pourcentage varie forment en fonction de l'âge, de la classe sociale et du bord politique.

À titre d'exemple, deux tiers des hommes sondés ne voient pas d'inconvénient au fait de vivre en couple avec une femme qui gagne mieux sa vie, de prendre un congé parental pour permettre à leur compagne de travaille (80%), ou encore de vivre avec une femme qui effectuerait moins de tâches ménagères qu'eux (80%).

Des injonctions qui perdurent

Un bon début. Mais la route reste encore longue. Car certains clichés ont encore la vie dure. Prenons par exemple les injonctions esthétiques selon lesquelles pour être "désirable", les femmes "doivent" être "belles", "minces", "maquillées", "épilées", etc. Des normes archaïques ? Pas pour 48% des hommes interrogés : ces derniers avouent en effet qu'ils "n'accepteraient pas" d'être en couple avec une femme "qui ne correspondrait pas à ces normes".

Le bât blesse également lorsque l'on se penche sur la charge contraceptive. Si 87% des hommes interrogés se disent prêts à payer une partie de la contraception de leur partenaire, leur implication semble se limiter à l'aspect financier. En effet, ils ne sont que 32% à envisager de prendre une contraception masculine, qu'il s'agisse de la pilule pour homme ou du slip chauffant.

Quant aux pratiques sexuelles, les normes hétérosexuelles restent encore largement dominantes. Une écrasante majorité d'hommes a notamment l'air de considérer par exemple que la pénétration est un acte à sens unique : 76% refusent d'explorer le plaisir de l'orgasme prostatique. Et il en va de même pour l'annulingus (52% des hommes rejettent cette pratique) ou l'introduction d'un plug ou d'un sextoy. En clair, le sexe par pénétration est encore fortement corrélé au corps féminin ou aux pratiques homosexuelles dans l'esprit de la gent masculine.

Alors, déconstruits ces messieurs ? S'ils semblent maîtriser la théorie, la pratique laisse encore à désirer. Comme on le dirait à l'école : en progrès, mais peut mieux faire !

Cette enquête a été menée auprès d'un échantillon de 2 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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