Capdenac-Gare : les papiers plissés et beaux drapés de Gayané

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    Papiers plissés et beaux drapés de Gayané
Publié le
Joel Born

Aveyronnaise d’adoption depuis sa jeunesse, Gayané Chakhnazarian fabrique de magnifiques lampes et luminaires en papier plissé. Un art, venu d’Asie, qui demande beaucoup de patience et de savoir-faire. Diplômée des métiers d’art, comme "costumier réalisateur", la jeune femme dessine et réalise également des tenues de scène et de soirée, des robes de mariée et autres vêtements de prêt à porter.

Régine chantait de laisser parler les p’tits papiers, papier de riz ou d’Arménie, portée par la formidable inspiration gainsbourienne des années soixante. Avec beaucoup de patience, de savoir-faire, de fibre et de finesse artistique Gayané Chakhnazarian en fait de beaux et originaux luminaires plissés. La belle histoire de cette jeune femme d’origine arménienne, née en Russie, dans la ville de Pskov, tout près des Républiques baltes, et arrivée en Aveyron, avec sa famille, à l’âge de 16 ans.

Design textile et métiers d’art

Aujourd’hui trentenaire, Gayané a décroché son bac d’arts appliqués à Rodez, avant de filer vers la capitale pour suivre des études en design textile à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art, l’Ensaama Olivier de Serres, dans le 15e arrondissement de Paris. Une première marche avant de décrocher un diplôme des métiers d’art comme costumier réalisateur au lycée de la Source de Nogent-sur-Marne, un établissement dont l’école-atelier est particulièrement réputée pour son savoir-faire dans la création de costumes historiques. Revenue en terre aveyronnaise (ses parents résident à Onet-le-Château) après ses années parisiennes, durant lesquelles elle a fait plusieurs stages à l’Opéra bastille, où elle a créé certains costumes, elle s’est installée à Capdenac et, depuis quelque temps, à Figeac.

Une rencontre avec Paul Hassenforder

Son attrait pour la technique des papiers plissés et de l’origami (c’est l’un des plus anciens arts populaires chinois, importé au Japon par des moines bouddhistes) Gayané l’a véritablement ressenti à la suite d’une rencontre avec Paul Hassenforder, venu faire valoir tout son art du pliage du papier à la Menuiserie de Rodez. Le déclic. " Mes premiers prototypes de luminaires plissés, c’était tout simplement pour décorer la maison. L’idée c’était d’avoir de jolies lampes, explique la jeune femme. Paul m’a montré la technique de base et à partir de là on peut expérimenter. Je me suis lancée dans l’habillage d’un abat-jour et comme je suis un peu perfectionniste, il m’a fallu beaucoup de lampes…" Tout un art, en effet, qui nécessite de longues heures d’un travail extrêmement minutieux. "Il faut un papier fin avec de très longues fibres. Pour un simple luminaire, il peut y avoir plusieurs mètres de papier. C’est très géométrique. D’abord, on réalise la forme de base puis le pliage, après avoir humidifié le papier avec de la vapeur d’eau. On vaporise, on plie, on sèche, on plie… Parfois on colle… Au final, cela devient très rigide et cela garde la forme voulue. "

Avec une patience infinie, Gayané façonne généralement des feuilles d’un mètre carré (il en faut tout de même quatre pour un grand luminaire) pour créer ses magnifiques lampes et luminaires plissés que l’on peut notamment découvrir à l’Écho Boutique, de la rue Corbière, à Rodez, ainsi que sur son compte Instagram (gayane_cha).

La fluidité de la soie

Véritable artiste dans l’âme et sa façon de vivre et de voir les choses, Gayané, qui ne se déplace jamais sans son carnet de croquis, passe beaucoup de temps à dessiner. Elle travaille notamment sur des modèles vivants et après une première exposition à la Menuiserie, on peut voir ses croquis brodés en ce moment à Figeac, et jusqu’au 4 avril, au café associatif l’Arrosoir.

Depuis quelques années, elle a également créé son entreprise de confection pour des particuliers ou des entreprises, auxquels elle propose tenues de scène, robes de soirée ou de mariée sur mesure, ainsi qu’une ligne de prêt à porter (jupes, robes, chemisiers, débardeurs…) depuis décembre dernier. De très belles pièces à la finition soignée, pour des modèles uniques ou de très petites séries. "Depuis toujours j’aime bien le textile et ma matière préférée est la soie. J’apprécie le drapé, la fluidité et j’essaye de marier l’esthétique et le confort", explique Gayané, dont la maman possède un atelier de couture à Rodez. Ses créations, que l’on peut retrouver sur Instagram (azalee_couture_France) associent pour nombre d’entre elles la soie à de jolies broderies et dentelles en provenance de Lettonie.

Autant dire qu’entre papiers plissés et beaux drapés, les journées de Gayané sont bien remplies. "Je m’ennuierais si je faisais toujours la même chose, souligne la jeune créatrice avec philosophie. Et puis, je prends beaucoup de plaisir pendant l’apprentissage. C’est bien aussi, quand c’est difficile."

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