Rodez. Jean-Antoine Chaptal, un Ruthénois fan de glisse bien dans ses boots

Des pistes enneigées l’hiver, les eaux limpides du lac de Biscarrosse l’été.. Voilà pour le projet de Jean-Antoine Chaptal qui, à 25 ans, a décidé de plaquer une vie bien rangée pour quelque chose d’autre, plus en accord avec ses aspirations.

Un petit quelque chose qui s’accompagne d’un grand changement "mûrement réfléchi". Pour comprendre ce "besoin de changement", il faut remonter quelques années en arrière. Son diplôme de manipulateur radio en poche, le voilà confronté à un premier cas de conscience. Se contenter du rituel métro-boulot-dodo pendant les quarante prochaines années, ou casser le moule dès à présent "pour ne pas regretter plus tard."

Lui qui a chaussé les skis presque avant de marcher se tourne alors, confesse-t-il, vers ses premières amours : la montagne, la glisse. "Si je devais avoir une religion, ce serait celle-là", s’amuse J-A qui depuis le mois de décembre a posé ses valises à Serre Chevalier, station des Hautes-Alpes chère au champion Luc Alphand. Depuis trois mois, il récite ses gammes. Son objectif : valider son diplôme d’état de moniteur de ski. Son sésame pour parcourir les plus beaux massifs mondiaux et se frotter à ce que la discipline offre de mieux.

"C’est l’avantage des diplômes français, très ‘élitistes’, abonde le futur "mono". Il est reconnu partout dans le monde." L’inconvénient en revanche, une exigence très élevée. "Il faut parfois dix ans pour valider les huit modules nécessaires. Je n’en suis qu’au troisième mais j’espère arriver au bout en moins de temps que ça." En attendant, le Ruthénois ne ménage pas ses efforts pour donner corps à son rêve en n’excluant aucun sacrifice.

À Serre Chevalier, il s’impose depuis les premiers flocons, un travail intensif sur les skis. "Là, j’essaie de faire progresser mon niveau pour l’épreuve dite de ‘compétition’. Pas évident pour un mec comme moi de 28 ans qui ne s’était jamais vraiment confronté au haut niveau".

Le reste du temps, quand ses cuisses le laissent tranquille, il donne aussi des cours ; son niveau – déjà bien supérieur à 99 % des skieurs que l’on retrouve en station –, lui permettant déjà d’en dispenser aux plus jeunes. Un planning bien serré et déjà écrit jusqu’à la fin du mois d’avril. Viendra l’heure ensuite du départ pour les eaux plus accueillantes du lac de Biscarrosse dans les Landes, où il donne aussi des cours de wakeboard. Une vie tout en glisse qui le ravit pleinement.

"Sans le savoir, c’est le mode de vie que je cherchais. Vivre de mes passions. Se lever avec le sourire tous les matins et donner aussi le sourire aux gens qui viennent te voir pour uniquement se faire plaisir. Tout le reste n’a que peu d’importance", savoure le Millenial de 29 ans pour qui la quête de sens ne souffre d’aucun compromis. Après tout, qui sait de quoi demain sera fait ?

"Quand j’ai annoncé à mes parents que je voulais changer de vie, ils ont d’abord pensé à une blague. Mais quand ils ont compris que j’étais sérieux, que j’avais besoin de faire mes propres expériences, de vivre ce que j’avais envie de vivre, ils m’ont soutenu. Mon projet était mûrement réfléchi."