Aubin. C’était le quartier du Gua, en un temps que les moins de vingt ans…

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  • L’emplacement du futur Bar Restaurant "Le Grizou".
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  • Bini et Milou recomposent le riche tissu commercial et artisanal du Gua.
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  • C’était le quartier du Gua, en un temps que les moins de vingt ans…
    C’était le quartier du Gua, en un temps que les moins de vingt ans…
Publié le
Robert LOURENCO

Aujourd’hui, on ne peut plus se désaltérer au Gua, alors que ce quartier champignon d’Aubin, passé de 25 habitants en 1840 à 3 500 en 1906 (édition du lundi 14 février), comptait quelque 19 cafés. Des débits de boissons qui n’étaient que sur la seconde marche du podium commercial, devancés d’une courte tête par les épiceries (20). Entre commerces et artisans, ils étaient 117, concentrés le long des rues principales, à répondre aux besoins de la population. Aujourd’hui, il ne reste qu’un tabac presse, une pharmacie, place Ferrer, et, à proximité, un commerce d’électroménager.

"Normalement, en octobre, un café-restaurant devrait rouvrir ses portes au 18, rue Paul-Lafargue, il ne sera donc plus question de "crever" de soif au Gua", se réjouissent deux nonagénaires du quartier, Paul Munoz et Émile Ruffié. Ils ont puisé dans leurs mémoires pour reconstituer le tissu commercial qu’ils ont connu dans les années 1950-1960.

Un déclin progressif

À partir de 1952, le déclin s’amorçait et le quartier ne comptait plus, si l’on peut dire, que 2 296 habitants, avant la deuxième vague de départ dix ans plus tard, après la fermeture du fond.

"Vous voyez, à notre époque, dans les années 1950, tous les devants de portes étaient des commerces", expliquent-ils.

Après la Pharmacie des houillères, (limite avec Cransac), le premier café était chez la Louise et le dernier le Café Cuq, au pont de Labro. Entre les deux, il y en avait onze et s’ajoutait ceux dans les écarts, la guinguette au Montet et Austruy (déchetterie actuelle).

Les cafés, au nombre de quinze, avaient alors remplacé les épiceries (dix) sur la plus haute marche. "Il y en avait une épicerie aux immeubles collectifs et deux autres Maselier et la Rouffine, par la côte du Crol", se souvient Paul Munoz. "Tu te rappelles, il y avait deux "Coop", celle des pauvres, et celle des riches, ajoute Émile Ruffié. On comptait encore sept boucheries ou charcuteries, les boulangeries ou pâtisseries (quatre), les fromageries (trois et la laiterie), la presse (quatre), les tabacs (trois), les coiffeurs (cinq), des quincailleries (trois), une librairie, deux bureaux de tabac, dont celui de mon beau-père, Arthur."

Et il y avait un marchand de cycle, Adrien Solignac, et juste en face, l’électricien Bertrand, ainsi que la droguerie Èche. Pour l’habillement, il y avait le magasin de la "Tourniette", dont le mari, Georges Laborie, dirigeait la clique des "Bleuets du Gua". Les hommes pouvaient s’habiller chez Paville et les dames achetaient des tissus chez Nicot.

D’autres métiers

Pour les pieds, un marchand de chaussures et deux cordonniers dont "le Philippe", toujours souriant, qui a "ressemelé des générations de Guasois".

Des habitants toujours à l’heure avec la bijouterie Estival. À proximité, place Ferrer, le studio du photographe Rovira avait l’art de rendre tout le monde beau sur ses photos. On trouvait également un professeur de musique, un fabricant et vendeur de meubles, un matelassier, des grainetiers, des transporteurs (à bœuf) de charbons.

Un brin de nostalgie

Pour l’artisanat, tous les corps de métiers du bâtiment, maçons, plâtrier, carreleur, plombier, électricien, menuisiers… étaient présents. Il y avait aussi un ferblantier étameur, qui connaissait une concurrence itinérante. On peut souligner les rémouleurs, les "piarrots" qui ramassaient les peaux de lapins, un poissonnier, les rempailleurs de chaises et "lou cabrit lou cabrit" vendeurs d’agneaux.

S’ajoutaient à tous ces commerces et artisans les professions de santé, avec la Caisse de secours, ses docteurs, son dispensaire, sa pharmacie, les infirmières dont les sœurs du couvent, sans oublier Mme Sudres, la sage-femme, la maternité et le bureau de Poste, la Maison du peuple…

"Et les cars Cavanier, on a failli les oublier ! On a quand même dû en rater quelques-uns… c’est qu’il y en avait tant", concluent avec nostalgie les deux anciens du Gua, qui espèrent que la future maison de retraite (ex Intermarché) va animer désormais le quartier.

Paul Munoz, dit Bini et Émile Ruffié,

dit Milou, mémoires du Gua.

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