Rodez : Alexeï Sutov, en première ligne dans l’accueil des réfugiés
Alors que plusieurs dizaines de réfugiés ukrainiens sont arrivés en Aveyron, nombreux ont été ceux à leur venir en aide. Parmi eux, Alexeï Sutov, bien connu des amateurs de rugby. Sans vouloir aucunement se mettre en avant, il souligne l’importance de cette solidarité.
Sa silhouette imposante est reconnaissable pour ceux qui ont chaussé les crampons, joué du ballon ovale sur les terrains de Villefranche-de-Rouergue, Decazeville et bien sûr Rodez, et de ceux qui l’ont vu évoluer des tribunes. Mais depuis plusieurs jours, c’est auprès des réfugiés ukrainiens qu’on le retrouve, avec de nombreuses autres personnes, au Dojo notamment, déambulant entre les lits de camp et assurant la traduction pour ceux qui ont fui la guerre. Né en URSS, en 1972, devenu Moldave en 1991 à l’indépendance de cet État, arrivé en France en 1995 pour jouer au rugby à XIII, sur le stade Henri-Lagarde, ce solide troisième ligne a été la pièce maîtresse du SCD à partir de 2002.
"Aujourd’hui, je suis Français, mais je garde évidemment des attaches dans mon pays d’origine et j’ai surtout beaucoup de familles et d’amis qui sont restés sur place ", explique-t-il.
Plus de 80 Ukrainiens sont arrivés à Rodez il y a maintenant une semaine. Depuis, ils ont été répartis dans différentes villes. "J’ai trouvé des personnes stressées, fatiguées et très inquiètes, glisse Alexeï Sutov. J’ai naturellement proposé mon aide. Nous avons d’ailleurs hébergé une famille à la maison, quelques jours, le temps qu’on puisse leur trouver une solution."
Le cœur tourné vers la Transnistrie
L’ancien rugbyman a laissé son numéro de portable à plusieurs familles, " elles peuvent m’appeler nuit et jour ". " La plupart de ces personnes sont arrivées dans un pays qu’elles ne connaissent pas. Il y a la barrière de la langue, les documents administratifs à remplir... Les premiers jours ont été difficiles ", souffle Alexeï Sutov. Mais le regard de celui qui se considère désormais comme " 100 % Français, mais avec une partie du cœur toujours en Moldavie et en Ukraine ", se tourne désormais vers la région autonome de la Transnistrie, dont le nom revient dans l’actualité tragique de ces dernières semaines. En effet, cette région séparatiste, pro-russe, est agitée de soubresauts nationalistes depuis le début du conflit. " J’ai encore une partie de ma famille qui est là-bas, glisse Alexeï Sutov. Et encore beaucoup de gens que je connais vivent encore autour d’Odessa où les combats sont importants ", glisse-t-il.
Mais ces considérations laissent rapidement place aux remerciements "envers toutes les personnes qui n’ont pu nous aider. Les voisins, les collègues de travail. Tellement de gens nous ont aidés, que j’ai peur d’en oublier !", lance tout sourire Alexeï Sutov.
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