Agression d'un surveillant pénitentiaire à Druelle : un an de prison pour le détenu "particulier"

  • Depuis plusieurs semaines, les agents pénitentiaires dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail.
    Depuis plusieurs semaines, les agents pénitentiaires dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail. Centre Presse - José A. Torres
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"Des faits inacceptables et un comportement insupportable" pour la procureure, Mathilde Jayais.

Ce lundi après-midi, pour Sarah, Estelle, Yohan et plusieurs des surveillants pénitentiaires de la maison d'arrêt de Druelle, ce devait être repos. Finalement, une dizaine d'entre eux ont remis l'uniforme pour rejoindre le palais de justice de Rodez. Histoire d'apporter leur soutien à un collègue, de nouveau agressé dans le cadre de ses fonctions. C'était le 23 février dernier et le surveillant avait subi la colère et "une balayette" d'un détenu, arrivé il y a peu à Druelle et semble-t-il énervé ce jour-là de ne pas avoir eu ses cigarettes. "On attend de la justice une sanction exemplaire", confiaient les agents avant d'entrer dans la salle d'audience. Ils ont finalement assisté à un procès agité, voire... lunaire !

Un "appareil" imaginaire...

Dans le box des accusés, un Algérien âgé de 40 ans, accompagnée d'une traductrice. À peine cette dernière avait-elle prêté serment, que le détenu a pris la parole. Tantôt en français, tantôt en arabe, l'homme a expliqué à de nombreuses reprises être devenu "agressif" après "l'injection d'un appareil" dans son corps... "Je suis maltraité en prison, la France c'est torture !", a-t-il vociféré ensuite, faisant fi des nombreux "taisez-vous" de la présidente du jour. Qui a pris le soin d'expliquer que les différentes expertises réalisées n'avaient pas relevé "d'appareil dans le corps de Monsieur" et qu'aussi surprenant cela puisse paraître, l'expert psychiatre avait indiqué qu'il ne souffrait d'aucune maladie. "Votre histoire, c'est donc du cinéma. Vous nous prenez tous pour des imbéciles", en a donc conclu Me Bruce Flavier, avocat du surveillant. "Les faits sont inacceptables et votre comportement insupportable", a souligné pour sa part la procureure, Mathilde Jayais, rappelant le profil "particulier" du prévenu...

Condamné à 30 ans pour un meurtre à Toulouse

Arrivé en France il y a 15 ans, ce dernier est incarcéré dans l'attente d'un procès en appel devant une cour d'assises. En juin 2020, celle de la Haute-Garonne l'avait condamnée à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Miloud Kherroubi, un chanteur de raï présenté également comme "le parrain" du quartier Arnaud-Bernard. Le détenu avait été désigné comme l'auteur des cinq coups de feu tirés sur la terrasse d'un bar de la Ville Rose. Dans l'attente de son procès en appel, pour lequel il se dit "innocent", il a écopé d'une peine d'un an de prison ferme pour l'agression du surveillant ruthénois. "En voyant son comportement, vous pouvez imaginer comme c'est difficile d'être agent pénitentiaire tous les jours", ont tenu à rappeler les surveillants et leur conseil, durant l'audience. 

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