Conques-en-Rouergue. Aveyron : les épiceries multiservices, facteur de lien dans les zones rurales

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  • Laure Falip a repris la petite supérette de Saint-Cyprien-sur-Dourdou il y a deux ans.
    Laure Falip a repris la petite supérette de Saint-Cyprien-sur-Dourdou il y a deux ans. G.R.
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Guilhem Richaud

Depuis deux ans, Laure Falip a repris la supérette de Saint-Cyprien-sur-Dourdou. En peu de temps, les clients lui ont prouvé qu’elle avait bien fait. Au point qu’elle s’apprête désormais à faire des travaux d’agrandissement.

Dès l’ouverture à 7 h 30, les clients sont au rendez-vous. Certains viennent chercher le journal. D’autres faire une petite course. Tous ou presque entrent et repartent avec le sourire aux lèvres, et bien conscients de la chance qu’ils ont d’avoir encore une épicerie de proximité, ouverte sur une très large amplitude horaire (de 7 h 30 à 19 h 30) dans leur petit village de Saint-Cyprien-sur-Dourdou.

Le 1er avril prochain, Laure Falip fêtera les deux années de la reprise du commerce. Une durée très courte dans la vie d’une entreprise, mais une éternité dans la période de crise sanitaire actuelle. D’ailleurs, cette mère de famille de 38 ans ne s’en cache pas, les conditions strictes du premier confinement l’ont sans doute aidé : les habitants de la commune, dans ce contexte, ont largement privilégié la proximité. Et donc rapidement fait sa connaissance. Le commerce, ce n’est pas une découverte pour Laure Falip.

Des travaux pour faire des économies

Native de la commune, elle a tenu, pendant quelques années une boutique de prêt-à-porter. "Et puis j’ai travaillé pendant deux saisons à l’Oustal, raconte-t-elle. À la fin de la deuxième saison, j’ai par hasard échangé avec l’ancienne propriétaire de l’épicerie. Elle m’a dit qu’elle cherchait à vendre pour pouvoir prendre sa retraite." Laure Falip a alors un déclic. Elle a, depuis longtemps, l’envie de revenir un jour dans le commerce, et décide donc de sauter le pas et de reprendre le Coccimarket, à l’entrée de la commune.

Tout va alors très vite. " Je me suis rapproché de la CCI et du service de la reprise d’entreprise pour voir si c’était faisable, reprend-elle. J’ai également échangé avec la banque. C’était un rendez-vous important puisque j’ai racheté le fonds et les murs. " Tout le monde suit, tout comme Initiative Aveyron, qui accorde un prêt d’honneur à la porteuse de projet. De quoi lui permettre de faire des travaux. " J’ai changé des congélateurs, installé la climatisation et surtout baissé le faux plafond qui était très haut, reprend Laure Falip. Cela a permis de créer un environnement plus cosy et moins cher puisque je fais 300 € d’économies par mois d’électricité."

Déjà un projet d'agrandissement

Très vite après la reprise, Laure Falip, qui travaille avec une centrale d’achat, en Lozère, qui lui laisse beaucoup de liberté, s’est attachée à faire travailler aussi des producteurs locaux, notamment pour la viande et le fromage. Elle a également installé un rayon dédié aux produits aveyronnais. Une démarche qui semble plaire aux clients, qui sont plus de 150 à passer chaque jour, et bien plus le samedi, le jour le plus chargé de la semaine. Surtout, il y a quelques mois, après la fermeture de la seconde épicerie de la commune, qui elle n’a pas trouvé de repreneur, elle récupère son rayon presse, et une nouvelle clientèle, qu’elle a réussie, avec l’aide de ses deux salariées, à fidéliser. À tel point que l’espace est déjà trop étroit.

Alors les projets ne manquent pas. La cheffe d’entreprise, qui ne sait que trop l’importance des épiceries multiservices dans les zones rurales est déjà en train de plancher sur un autre projet. Elle va acheter le garage attenant à son commerce pour pouvoir y installer sa réserve, et ainsi récupérer l’actuel espace dédié au stockage pour agrandir la surface du magasin. Une preuve de plus, s’il en fallait, que reprendre la supérette était un projet aussi viable qu’utile aux habitants du territoire.

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