Photovoltaïque : l'un des trois projets du Causse comtal abandonné

C'est une (première) victoire pour le Collectif de réflexion citoyenne sur le photovoltaïque du Causse comtal et les 49 associations qu'il fédère. Engagé depuis 18 mois dans la lutte contre trois projets d'implantations de parcs photovoltaïques sur le Causse comtal, le collectif a "acté" il y a quelques jours le retrait de l'un des permis de construire, celui de l'entreprise Akuo, qui portait jusqu'alors ce projet de 75 hectares sur les communes de Rodelle, Salles-la-Source et Muret-le-Château.

Selon ses opposants, le projet prévoyait, à l'époque du dépôt du permis de construire en mars 2021, "11 km de grillages de plus de 2 mètres, une quinzaine de caméras de vidéosurveillance, 242 000 m2 de surface de panneaux (soit 35 terrains de football) à 4 ou 5 mètres du sol, 18 postes de transformation et de livraison, des pistes de plusieurs centaines de mètres en gravier compacté."

"Ils ont retiré leur permis sur la pointe des pieds : bien leur en a pris, lourds sont les dolmens", poursuivent les opposants, évoquant une victoire sur plusieurs fronts : "Une victoire pour les 49 organisations départementales, régionales et nationales qui s'opposent au projet, une victoire pour les 21 300 personnes qui ont signé en quelques jours une pétition mais aussi pour les élu.es locaux et nationaux, les instances départementales et régionales". 

Cependant, la lutte ne s'arrête par pour les militants, qui vont "rester méfiants" après ce retrait et se focaliser sur les deux projets d'implantations restants : Voltalia (75 à 80 hectares) porté par le groupe Mulliez et un second par l'entreprise JP Energie (30 à 40 hectares), tous deux à Salles-la-Source. Pour l'heure, aucun permis de construire n'a été déposé, l'entreprise JP Energie ayant même affirmé être prête à "abandonner le projet".

Pour les opposants, "les dolmens du Causse Comtal deviennent la tombe de l'agrivoltaïsme"

"Il est plus ou moins en stand-by, ce n'est pas dans nos habitudes de faire de déposer un permis de construire contre l'avis des autorités locales. Notre intérêt n'est pas de travailler en ayant tout le monde à dos. À l’heure actuelle on est dans une position où l'on ne va pas dépenser plus. Donc au bout d'un moment si les risques sont plus importants que les bénéfices potentiels, en termes de coûts, si le succès est loin d'être garanti, il se peut que l'on stoppe le projet également", aurait affirmé un représentant de l'entreprise aux opposants.

"Akuo, Voltalia et JP Energie : tenez-le vous pour dit, les dolmens du Causse Comtal deviennent la tombe de l'agrivoltaïsme !", concluent les membres du collectif de réflexion citoyenne sur le photovoltaïque du Causse comtal, qui affirment, par la bouche de Loïc Santiago, qu’ils ne "baisseront jamais la garde" et "continueront de sensibiliser au sujet de ce fantasme de l'agrovoltaïsme".

Différents acteurs locaux ont souhaité faire part de leur opposition à ce type de projets, à commencer par la chambre d'agriculture, qui a pris deux motions contre ces implantations ; elle est l'une des trois seules à travers le pays à l'avoir fait.