Malgré la fin de la trêve hivernale, EDF ne coupera plus l’électricité de l'année à partir du 1er avril
Les coupures étaient déjà interdites pendant la trêve hivernale, qui s’achèvera fin mars. Elles ne seront donc désormais plus du tout appliquées par le fournisseur historique et ce, toute l’année. La coupure d’électricité sera toutefois remplacée « par une limitation de puissance à 1 kVA », contre 3 kVA pour la plus faible puissance généralement commercialisée.
EDF s’y était engagé en novembre. EDF confirme. Malgré la fin de la trêve hivernale ce vendredi, le fournisseur d’électricité « ne demandera plus la coupure d’électricité pour ses clients particuliers », a annoncé mardi 29 mars un porte-parole. « En faisant cela, EDF va plus loin que ses obligations réglementaires en dehors de la période de trêve hivernale », souligne-t-il.
La coupure d’électricité sera donc remplacée « par une limitation de puissance à 1 kVA », contre 3 kVA pour la plus faible puissance généralement commercialisée. Celle-ci représente une sorte de « service minimum » en attendant la régularisation de la situation du client, de quoi assurer l’essentiel : s’éclairer, faire fonctionner un réfrigérateur et recharger un téléphone.
Les coupures étaient déjà interdites pendant la trêve hivernale, qui s’achèvera fin mars. Elles ne seront donc désormais plus du tout appliquées par le fournisseur historique et ce, toute l’année. EDF n’est pas le premier fournisseur à annoncer une telle mesure, réclamée par les associations de lutte contre la précarité : le petit opérateur Plum avait déjà pris cette initiative. Autre gros opérateur, Engie s’est pour sa part engagé à « déployer massivement les réductions de puissance à 1 kVA dès ce printemps 2022. »
D’autres fournisseurs réticents à cette idée
Beaucoup de fournisseurs restent toutefois « très réticents à abolir les coupures d’électricité » et ont engagé « des réflexions dilatoires », regrette Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre. « On attend du gouvernement qu’il prenne une décision, que ça ne dépende pas de la bonne volonté ou non de certains fournisseurs d’électricité ; on estime que c’est un droit fondamental d’avoir un minium d’électricité chez soi. »
En 2021, 254 000 consommateurs ont été coupés en électricité pour impayé, selon les chiffres du Médiateur national de l’énergie. « Il y a une tension très claire à la fois liée à la précarisation de certaines couches de la population, en lien avec le Covid-19 notamment, et la hausse des prix de l’énergie. Tout cela fait que ça coince pour des centaines de milliers de ménages », remarque Manuel Domergue.
Selon Manuel Domergue, le gouvernement prépare un décret pour imposer deux mois de réduction de puissance avant toute coupure pour les ménages les plus précaires, ceux qui reçoivent le chèque énergie. Un bon début, mais pas assez pour la Fondation Abbé-Pierre, qui appelle à une interdiction généralisée des coupures.
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