La quasi-totalité des citadins de l'Union européenne sont exposés à un air pollué

  • Les particules fines de dioxyde d'azote ou d'ozone sont pointées du doigt.
    Les particules fines de dioxyde d'azote ou d'ozone sont pointées du doigt. Getty Images - Hung_Chung_Chih
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Centre Presse Aveyron

Malgré la baisse des émissions liée aux restrictions anti-Covid, 96% des citadins de l'Union européenne ont été exposés aux particules fines au-delà des limites en 2020, a averti vendredi l'Agence européenne pour l'environnement (AEE).
Un fléau qui tue autant que le tabac ou la malbouffe.

"96% de la population urbaine était exposée à des concentrations de particules fines (PM2,5) supérieures à la valeur moyenne annuelle de 5 microgrammes (µg) par mètre cube préconisée par l'OMS", qui a durci ses normes fin septembre, a prévenu l'AEE. Seule l'Estonie n'a pas enregistré de dépassement.

Les normes européennes étant moins strictes et fixées à 15 µg/m3 pour les particules fines, à peine 1% des citadins vivent au-dessus du seuil.

"Les données mettent en évidence la distance qui sépare les normes légales de l'UE, fixées pour la plupart autour de 2000, et les dernières lignes directrices 2021 de l'Organisation mondiale de la santé (...) basées sur un examen approfondi des dernières preuves scientifiques de la façon dont la pollution atmosphérique nuit à la santé", a relevé un expert de qualité de l'air de l'AEE, Alberto González Ortiz.

Selon lui, une révision des directives européennes dans ce domaine est en cours afin d'aligner davantage les normes utilisées sur les recommandations de l'OMS.

Italie et Europe orientale plus touchées

D'après le rapport, l'Europe orientale et l'Italie sont les plus touchées avec les plus fortes concentrations de particules et de benzopyrène (un agent cancérigène) du fait de la combustion de combustibles solides, comme le charbon et le bois, pour le chauffage et de l'utilisation de combustibles fossiles dans la production industrielle.

Les confinements ont eu des effets positifs sur la qualité de l'air dont la pollution est cause de maladies cardiovasculaires et respiratoires.

"Les données montrent que les mesures introduites en 2020 pour arrêter ou minimiser la propagation du Covid-19 ont entraîné une réduction de l'activité dans les secteurs du transport routier, de l'aviation et du transport maritime international, ce qui a conduit à une baisse des émissions de polluants atmosphériques", a relevé l'agence européenne.

Dioxyde d'azote et ozone

Mais si les niveaux de dioxyde d'azote (NO2) ont diminué en conséquence directe de ces réductions, avec des baisses atteignant 70% en avril 2020, 89% de la population urbaine est restée exposée à des niveaux supérieurs aux recommandations de l'OMS -mais 1% seulement selon les critères européens.

La pollution la plus fréquente au-delà des normes européennes concerne l'ozone, avec des seuils annuels franchis dans 21 pays européens, dont 15 membres de l'UE sur les 37 analysés. En prenant les normes de l'OMS, tous les pays d'Europe sont au-delà des limites annuelles pour ce polluant.

Sept millions de morts par an

D'après l'OMS, la pollution de l'air fait sept millions de morts prématurées par an dans le monde, un bilan qui la place à des niveaux proches du tabagisme ou de la mauvaise alimentation.

En Europe, c'est le plus grand risque environnemental pour la santé. En 2019, la pollution aux particules fines a provoqué 307.000 décès prématurés dans l'UE, a estimé l'AEE.

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