L'Aveyron dans la campagne présidentielle : "Le fret ferroviaire est la solution d’avenir"

  • Frédéric Laur, secrétaire général de la CGT cheminots à Millau.
    Frédéric Laur, secrétaire général de la CGT cheminots à Millau. Archives Centre Presse
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Les légitimes attentes des  Aveyronnais sont-elles prises en compte dans les projets des candidats à la présidentielle? Qu'en est-il concernant les politiques en faveur de la ruralité? Sur ce thème, et en matière de transports, Frédéric Laur, secrétaire général de la CGT cheminots à Millau confie son ressenti. 

Pour Frédéric Laur, « dans un département rural comme l’Aveyron, le fret ferroviaire est un enjeu capital, sur le plan économique et sur le plan climatique. Il faut changer les modes de transport, inverser clairement la tendance. Et faire par exemple passer le transport des marchandises d’un volume de 9 % aujourd’hui à 30 % demain… ». Le secrétaire général de la CGT cheminots de Millau déplore que le transport soit très peu abordé dans la campagne présidentielle, « si ce n’est pour exclure les voitures des centres-villes ». Quant au ferroviaire, « il est carrément oublié ».
Pourtant, « le report modal sur le ferroviaire est inévitable. C’est la solution d’avenir car il faudra sinon, tôt ou tard, doubler les routes. Et l’avenir n’est pas de construire des routes ».

"Développer l'offre"

Il reste en revanche beaucoup de choses à faire en la matière « car on a aujourd’hui un réseau ferré à bout de souffle, même si une grosse partie a été renouvelée, même si la réhabilitation de la ligne Millau-Rodez est enclenchée et sera achevée d’ici 2027 ». Frédéric Laur invite donc les politiques à « travailler sur l’offre, la développer ». Et si « en deçà de six allers-retours par jour, il est difficile d’amener les voyageurs vers le rail », ce n’est pas pour autant une question de rentabilité : « On veut compter les gens dans les TER, en oubliant que la voie ferrée a aussi vocation à accueillir le fret. Et il n’y a que deux trains de fret en Aveyron aujourd’hui, alors que par le passé le département était le premier d’Occitanie en la matière avec beaucoup d’usines qui étaient embranchées au rail ».

Frédéric Laur rappelle à cet effet que sa centrale syndicale, la CGT, plaide pour remettre sur les rails « mille trains de fret en France d’ici à 2050 ». Illusoire ? « Non, il est juste important d’inscrire le fret dans une démarche publique, autour de marchandises telles que le courrier, voire les déchets ménagers ».
Et de regretter que les innovations portées par les politiques publiques se focalisent toujours plus sur l’automobile, jamais sur la voie ferrée…