L'Ouest-Aveyronnaise Anne Marty prend de la hauteur avec Altiservice et Domaines skiables de France

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  • Originaire de Montsalès, née en 1970, Anne Marty est directrice générale adjointe d’Altiservice depuis juillet 2019 et elle a pris la présidence déléguée des Domaines skiables de France en octobre 2020. Elle est basée à Toulouse. Originaire de Montsalès, née en 1970, Anne Marty est directrice générale adjointe d’Altiservice depuis juillet 2019 et elle a pris la présidence déléguée des Domaines skiables de France en octobre 2020. Elle est basée à Toulouse.
    Originaire de Montsalès, née en 1970, Anne Marty est directrice générale adjointe d’Altiservice depuis juillet 2019 et elle a pris la présidence déléguée des Domaines skiables de France en octobre 2020. Elle est basée à Toulouse.
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A Toulouse, Rui Dos Santos

Née à Millau, en 1970, mais originaire de Montsalès, basée à Toulouse, elle est directrice générale adjointe de la société qui gère les stations de ski de Saint-Lary et de Font-Romeu-Pyrénées 2000, tout en présidant le syndicat patronal des remontées mécaniques des sept massifs français. Elle pilote également la maintenance du téléphérique de la Ville Rose qui sera opérationnel en mai.

Sa mère étant originaire de Mostuéjouls, Anne Marty (qui s’appelait encore Vialettes à cette époque-là) est née à Millau, en 1970. Mais, elle a rapidement mis le cap à l’ouest du département, à Montsalès très précisément, terre natale paternelle. C’est là qu’elle a grandi avec une scolarité entre Villeneuve (primaire) et Villefranche-de-Rouergue (collège du Tricot). Attirée par l’apprentissage du russe, en plus de l’anglais et de l’espagnol, car "souhaitant devenir interprète", elle a rejoint le lycée Bellevue à Albi.

Très douée en langues, c’est là qu’elle a décroché son bac A2, avant, finalement, de rejoindre l’Université Toulouse 1 Capitole, où elle a obtenu un DESS en droit notarial (urbanisme, ruralité...). Elle n’a pas oublié : "Je pensais rentrer en Aveyron pour ouvrir une étude de notaire". En fin de compte, cette maman de deux filles (une de 25 ans, élève avocate qui prêtera serment cette année, et une autre de 20 ans qui est en école d’ingénieur), mariée au responsable des essais du Beluga chez Airbus, natif de... Montsalès, s’est orientée vers "une carrière plus juridique", dans les ressources humaines.

Elle a su fructifier une initiative prise pendant ses études : "Dès que j’avais un peu de temps, je me promenais avenue des Minimes, à Toulouse, un CV à la main pour chercher un mois de travail, même gratuit, l’été". Riche ensuite de ces multiples compétences (recrutement, bulletins de paie, bilans commerciaux...), elle a alors trouvé son bonheur chez SFR en tant que chargée de clientèle, avant de rejoindre la direction régionale de Manpower, pour trois ans. Après une expérience de six mois chez Menway International, elle a intégré Panosol, du groupe GDF Suez, comme directrice des ressources humaines et n°2 de l’entreprise. Elle en a même tenu les rênes pendant quelques mois avant d’être recrutée par Altiservice en septembre 2015.

Tout d’abord aux commandes des ressources humaines, elle en est la directrice générale adjointe depuis juillet 2019. Basée à Toulouse, s’appuyant sur un effectif de 480 salariés, cette société gère les remontées mécaniques (exploitation, maintenance, sécurité, vente des forfaits, communication...) de deux stations pyrénéennes. "Saint-Lary est la première avec un chiffre d’affaires de 19 M€ et 105 kilomètres de piste, tandis que Font-Romeu-Pyrénées 2000 est la troisième avec 14 M€ de chiffre d’affaires, précise Anne Marty. À Saint-Lary, nous avons un projet d’investissement de 22 M€. Nous sommes un acteur local incontournable avec des emplois qui ne sont pas délocalisables". Des emplois très variés, d’agents de quai à hôtesses d’accueil, en passant par contrôleurs, mais également les services supports, tels que la communication, le digital, les ressources humaines, les finances, la sécurité...

"Un mode de déplacement moderne, complétant l'offre existante"

La jeune quinquagénaire aveyronnaise a également intégré les Domaines skiables de France. Comme présidente de la commission social-formation en octobre 2018, puis dans la tenue de présidente déléguée deux ans plus tard. "C’est la première fois que cette mission revient à une femme", sourit-elle, pas peu fière. Domaines skiables de France est le syndicat patronal des stations de ski de l’Hexagone. "C’est, en quelque sorte, le Medef des remontées mécaniques, glisse-t-elle. Cela représente, au total, 250 stations, soit la quasi-totalité de celles qui existent qui sont adhérentes, réparties dans les sept massifs (Vosges, Jura, Alpes du Sud, Pyrénées, Savoie, Massif Central, Drôme-Isère)". Elle poursuit sur le sujet : "Si je suis très présente sur les stations au titre d’Altiservice (développement de l’entreprise, informatique, ressources humaines...), ce volet représente au moins 30% de mon activité".

Mais, Anne Marty a une autre corde à son art puisque, si Tisséo en sera l’exploitant, Altiservice fait partie des entreprises qui œuvrent sur le dossier du téléphérique de Toulouse avec, sur ses épaules, la gestion et la maintenance. "C’est une énorme fierté, se réjouit-elle, "très attachée au territoire". C’est l’expertise de la montagne apportée à la ville. Ces spécialistes montrent ainsi leur savoir-faire". Ce téléphérique urbain sud de Toulouse, Téléo pour les intimes, devrait être opérationnel en mai. "La marche à blanc a débuté, dans les conditions réelles mais sans usagers", explique la directrice générale adjointe d’Altiservice.

C’est la dernière ligne droite pour les 27 salariés en CDI. "C’est quelque chose de hors norme, tant au niveau de l’enveloppe (55M€, NDLR) que de la prouesse technique. Tout le monde va ouvrir de grands yeux !". Reliant l’université Paul-Sabatier au site
de l’Oncopole, en passant par Rangueuil (avec une gare devant l’hôpital), long de 2,9 kilomètres, avec cinq pylônes au total (dont le plus haut culmine à 73 mètres), ce téléphérique, le plus important de tout l’Hexagone ("Il n’a pas d’équivalent !"), est "un mode de déplacement moderne, qui complète l’offre existante avec le métro, le tramway et le bus".

Il fonctionnera de 5 heures du matin à 0h30 avec des cabines de 34 places toutes les minutes. Anne Marty est "impatiente" : "Sa vocation est de compléter l’éventail en matière de transport urbain, dans une partie sud de la Ville Rose où il y a souvent des embouteillages. Ce trajet nécessite parfois aujourd’hui 45 minutes de patience. Avec Téléo, il suffira de dix minutes. En toute sécurité, sans aléas. Tout en s’exonérant des difficultés géographique et géologique". Il permettra de sauter la Garonne et aussi la colline de Pech-David.

"Authenticité, honnêteté et travail"

Paradoxalement, Anne Marty ne skie pas. Elle préfère les flots bleus. "Avec mon mari, nous sommes des “fous de mer”, confirme-t-elle. Dès que c’est possible, nous embarquons dans notre bateau pour aller naviguer". Elle trouve également le temps de rentrer au pays car elle n’a pas coupé le cordon : "Je suis très attachée à l’Aveyron. C’est tout pour moi. Je me suis construite là en m’inspirant de mes parents agriculteurs qui se sont battus".

Elle détaille alors les valeurs auxquelles elle est sensible : "L’authenticité, l’honnêteté et surtout le travail. Je l’inculque à mes filles. On réussit si on se bouge, si on s’en donne les moyens". À chaque séjour, elle fait le plein "pour pouvoir tenir un siège", dont la charcuterie de chez Ortalo, les légumes du jardin de son père, ainsi que le miel de ses ruches.

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