Aveyron : quarante-sept salariés de la SAM de Viviez prêts à accepter l’offre de Renault
Quarante-sept anciens salariés de Sam souhaitent accepter l’indemnité proposée par Renault et en finir avec une situation qui les épuise. Ils dénoncent également une "pression morale et sociale" de la part des délégués du personnel.
Jusqu’ici, l’union était totale. En façade au moins. Mais depuis quelques semaines déjà, la cohésion qui unissait, depuis le début du conflit, l’ensemble des salariés de l’usine Sam de Viviez commence à se fissurer. Sur les réseaux sociaux notamment, certains désormais ex-salariés, n’hésitent plus à faire part de leur lassitude dans un conflit qui s’éternise. En fin de semaine dernière, 47 des anciens salariés de l’usine, sont passés à la vitesse supérieure. En effet, ils ont adressé un courrier à Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, pour lui demander de l’aide afin de débloquer la situation avec Renault. Le constructeur, principal donneur d’ordre de l’ex-usine Sam, est, depuis la décision du tribunal de commerce de Toulouse, mi-novembre, de faire cesser définitivement les activités de la fonderie, dans le collimateur des salariés. En effet, c’est l’entreprise qui a pris la décision de ne pas soutenir la dernière offre de reprise encore en cours et enterré ainsi les espoirs des 333 personnes travaillant alors dans l’usine du Bassin. Depuis, le gouvernement a fait pression sur Renault, pour qu’elle accorde aux salariés une indemnité supra-légale qui viendrait en complément des dispositifs "classiques", lors d’un dépôt de bilan. Le constructeur a proposé 25 000 € brut et une bonne partie des ex-salariés (282) ont refusé, estimant cette somme insuffisante, et préférant tenter leur chance en attaquant Renault aux prud’hommes (pour une action commune contre les mandataires liquidateurs et le groupe Jinjiang).
Un effet boule de neige ?
Sauf que six mois après la cessation d’activité, ce combat juridique, qui promet d’être long, ne fait plus l’unanimité. Quarante-sept salariés souhaitent désormais accepter l’offre de Renault et passer à autre chose définitivement. "À ce jour, les 47 salariés n’ont pas eu de retour de la part de Renault, écrivent-ils. Nous considérons que les anciens délégués de Jinjiang Sam ne nous représentent plus et nous ne supportons plus le harcèlement exercé de leur part. Nous estimons que la proposition est généreuse et nous avons conscience qu’une indemnité supra-légale n’est pas une obligation et encore moins de la part du principal client de la société en liquidation."
Dans une entreprise où la quasi-totalité des anciens salariés sont syndiqués à la CGT, les mots sont forts. Ils dénoncent également un acharnement, mais aussi des pressions pour ne pas accepter l’offre de Renault. "Je tiens à vous informer que les délégués exercent une pression morale et sociale sur l’ensemble des anciens salariés de la Jinjiang Sam. Nous avons par ailleurs tous reçus plusieurs messages SMS de leur part, ayant pour but de continuer à exercer cette pression afin que nous assignions Renault aux Prud’hommes et que nous prenions l’avocat représentant les délégués." Enfin, le courrier informe le ministre que ce courant favorable à l’offre de Renault pourrait s’étendre. "Si les 47 salariés favorables à cette proposition obtiennent l’indemnisation d’autres salariés seront prêts à l’accepter également." Un effet boule de neige qui pourrait s’entendre pour des salariés qui sont sous pression depuis maintenant près de trois ans au fil d’une procédure de liquidation harassante qui a fait perdre pour beaucoup l’emploi d’une vie.
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