Basket-ball : la montée en Nationale 3 en poche, Rodez prépare l'avenir

Environ 800 personnes, quasiment tout le basket aveyronnais pour chauffer le gymnase Ginette-Mazel, avant le final rêvé... Samedi, contre Cugnaux (77-64), le RBA a validé sa montée en Nationale 3, un peu moins de cinq ans après la liquidation judiciaire de l'ancienne institution locale du ballon orange, le Stade Rodez Aveyron basket, alors dans cette division.

"On a vécu de beaux moments, mais surtout, on a réussi à atteindre notre objectif, savoure encore Matija Sagadin, capitaine emblématique parti "la mort dans l'âme" à l'époque, avant de revenir en héros dans la peau du jeune entraîneur. Mais il faut continuer à jouer. On en a parlé hier (mardi) avec les joueurs et je les ai sentis concernés. Nous devons quand même rester invaincus sur les parquets (un match perdu administrativement malgré la victoire sur le terrain à Colomiers le 27 novembre) et aller chercher le titre d'Occitanie."

Car oui, les Aveyronnais ont encore deux matches à jouer dans cette phase d'accession : samedi 9 avril, à 20 heures, dans la salle de la lanterne rouge, Nord-Est toulousain, puis le 24, à 13 heures, avec la réception de la réserve du TBC, deuxième. Pour quel enjeu ? "On jouera la première place lors de la dernière rencontre. Si on la conserve, notre adversaire en demi-finale (aller-retour) des play-offs sera le dauphin de l'autre groupe de la montée."

Histoire de se faciliter la vie pour se hisser jusqu'au duel ultime, celui dont le gagnant soulèvera le trophée régional. Purement honorifique puisqu'il ne donne droit à aucune dotation financière : "Peut-être, mais ça fait longtemps que le club n'en a pas gagné. Ce genre de saison, on n'en vivra pas tous les ans ! Ce serait bête de ne pas aller jusqu'au bout, d'autant qu'on est largement capable de battre les deux premiers de la zone Méditerranée."

"Quelques arrivées" à attendre

Ça, c'est pour l'avenir à court terme. Mais en septembre, les sang et or passeront du niveau régional à hexagonal. Un échelon que veut retrouver le coach slovène avec son "club de cœur". De quoi rassurer le président ruthénois Xavier Alric, qui sait son tacticien courtisé et "souhaite", sans surprise, "le garder" : "Il fait du bon boulot, a constitué une bonne équipe, s'entend bien avec les dirigeants..."

"Mais le projet devra être solide, prévient Matija Sagadin. Si on a fait tout ce chemin, c'est pour avoir une équipe compétitive en N3. La première année, la priorité sera bien évidemment de se maintenir, mais pas en serrant les fesses. Je veux garder un maximum d'éléments de mon groupe. Les gars ont prouvé leur investissement dans la vie du club et ont montré qu'ils avaient la qualité pour jouer plus haut. Monter avec des mecs qui s'apprécient et montrent des valeurs sur le parquet, c'est capital."

Pas de quoi l'aveugler pour autant sur les manques de son effectif : "On doit se renforcer avec quelques arrivées car c'est un championnat dans lequel il y a davantage de taille et de puissance au sein de la raquette, de tirs, qui va aussi plus vite..." "Il nous faut un pivot plus grand et costaud, axé sur la défense, prolonge Xavier Alric. On cherche une paire de joueurs, on verra pour l'autre poste. Mais je ne demande à aucun des nôtres de partir."

Quant aux ambitions au long cours ? "La première saison, on visera le milieu de tableau. Ensuite, tout dépendra de notre budget. On est à 160 000 euros en Prénationale, soit la norme de la division. Les partenaires publics nous donnent 70 000 euros, dont 35 000 par la mairie, 15 000 par l'agglomération et 10 000 par le conseil départemental. On espère que tous nous donneront plus et avoir aussi le soutien de la Région. Quant aux partenaires privés, on toque aux portes afin d'avoir davantage de soutien. Parce qu'on aimerait bien atteindre le top 4 dans quelques années."