Les deux graffeurs aveyronnais héritent de travail d'intérêt général

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    Les graffeurs terminent au tribunal. Repro CPA - Illustration
Publié le , mis à jour

Deux jeunes hommes étaient poursuivis pour une trentaine de tags sauvages dans le département. Ils ont été relaxés pour la plupart de leurs "œuvres".

Il y a peu, celui qui signe ses graffitis à travers le département du pseudo "Horyck" était invité par la mairie de Rodez à embellir le nouveau skatepark de Bourran. Ce mercredi pourtant, le jeune homme se disant "passionné de street-art" depuis sa plus tendre enfance devait répondre de plusieurs tags sauvages devant le tribunal ! Et parmi les victimes, on retrouvait... la Ville de Rodez ou encore celle d'Olemps. Les sociétés Enedis, SNCF et l'opérateur Orange faisaient également partie de la liste, la plupart des inscriptions ayant été relevées sur des transformateurs. En tout, une trentaine d'infractions étaient reprochées à "Horyck", trahis par son ADN laissé sur une canette de bière vide, et l'un de ses amis, dit "Tad" ou "Tood". Autant de pseudos et de "crew", comprenez une équipe de graffeurs, parmi lesquels la présidente de l'audience a tenté de se retrouver... Toujours en cherchant la frontière entre le légal et l'illégal, entre l'art et la dégradation. 

"Moi, je suis dans une démarche artistique. Je ne suis pas là pour dégrader. Et quand on est dans un credo, on ne va pas dans l'autre. Quand on fait du légal, on ne fait pas du vandale", a d'emblée expliqué "Horyck". Des nombreux tags qui lui sont reprochés, il n'en reconnaît finalement qu'un... dans le Lot. Quant aux inscriptions "Acab" ("All cops are bastards" en anglais, "tous les flics sont des salauds" en français) et son synonyme "1312", "ce n'est pas moi", assure-t-il également.

Sylvie Lopez, maire d'Olemps : "Derrière les tags, il y a des agents municipaux"

"On a certainement voulu faire une sorte de bouquet fleuri dans cette enquête en y mettant toutes les plaintes pour des tags sauvages. Mais, rien ne permet de dire qu'ils ont commis toutes ces infractions", a d'ailleurs précisé le procureur, Olivier Naboulet, dans ses réquisitions rappelant que "le doute profite toujours aux prévenus". Les conseils de ces derniers, Mes Camille Jammes et Cédric Galandrin, ont acquiescé. Tout en stipulant à leur tour qu'une peine de travail général "aurait du sens" pour leurs clients. Ils ont eu gain de cause. Le tribunal a condamné les deux jeunes à 70 heures de TIG qu'ils effectueront dans les 18 mois à venir. Il a, en revanche, débouté les parties civiles de leurs demandes et notamment de celles de l'opérateur Orange. Ce dernier avait demandé plus de... 13 000€ de dommages et intérêts.

Présente lors de l'audience, la maire d'Olemps, Sylvie Lopez, n'avait pour sa part pas demandé d'indemnisations. "Je suis davantage pour la pédagogie que la sanction. Mais je veux faire comprendre à ces jeunes que derrière leurs tags, il y a des administrés qui râlent que leur ville est dégradée et surtout des agents municipaux qui passent des journées entière à nettoyer ! Je me demande également quel intérêt il y a à dégrader un mur d'école ?", a-t-elle soufflé, à la barre. "On s'excuse Madame, même si on veut nous mettre tous les tags de l'Aveyron sur le dos", lui a répondu "Horyck" avant de quitter le tribunal. 

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