Decazeville. Alex Santana a raconté l’horreur à Malaga

Dans le local de Memoria andando, Alex Santana a tenu une conférence-causerie sur la "débandade" ou conquête de Málaga, un épisode dramatique de la guerre d’Espagne.

Après la prise de Málaga, les fascistes vont se livrer à une répression aveugle et sanglante.

Le nombre d’exécutions sommaires de Républicains est estimé à environ 14 000, souvent jetés dans la fosse commune de l’ancien cimetière de San Rafael à Málaga, où ont déjà été exhumés environ 4 500 corps.

Il en reste encore et tous n’ont pas été retrouvés ni identifiés.

Cette fosse commune a une triste particularité : c’est la plus grande d’Espagne, et la deuxième en Europe après celle de Srebrenica. Picasso reconnut, après avoir peint son tableau Guernica, mondialement connu, qu’il avait eu tort de lui donner ce titre et qu’il aurait pu ou dû l’intituler Málaga. En effet, l’exode des habitants de Málaga en février 1937 et la prise de cette ville par les fascistes sont souvent appelés Le Guernica andalou.

"Je connaissais cette tragédie depuis longtemps, car mon père qui avait 6 ans en 1937, a vécu la prise de Málaga par les fascistes. Par contre, mes grands-parents paternels n’ont pas survécu. Mon père m’a souvent parlé de ce drame qui a tristement marqué sa vie. Beaucoup de ses souvenirs m’ont inspiré et je les ai utilisés dans ma causerie, qui sert aussi à rendre un hommage personnel à mes grands-parents, à mon père et à tous ceux qui ont vécu et survécu à cette triste tragédie ou qui sont morts en essayant de rejoindre Almería et qui croyaient échapper à la barbarie fasciste. La triste actualité internationale, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et son dirigeant mégalomane et paranoïaque, m’incite à avoir aussi une pensée émue envers le peuple ukrainien qui s’enfuit massivement de son pays", confie Alex Santana.