Présidentielle 2022 en Aveyron : pour Arnaud Viala, l'échec électoral de LR est "cuisant"

  • Arnaud Viala, président des LR en Aveyron, analyse le score de son parti au premier tour.
    Arnaud Viala, président des LR en Aveyron, analyse le score de son parti au premier tour. José A. Torres
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Arnaud Viala, président des LR en Aveyron, analyse le score de son parti au premier tour.

Au lendemain du premier tour, Arnaud Viala, président des LR en Aveyron, qui était également responsable du comité de soutien en Occitanie, reconnaît un "échec électoral cuisant" et annonce sans détour qu’il votera pour Emmanuel Macron au second tour. Mais il a également forcément un œil sur la performance de son parti en Aveyron qui, si elle a été légèrement meilleure qu’au niveau national (5,84 %), a là aussi été très loin des standards habituels, dans un département traditionnellement acquis à la droite.

Comment analysez-vous le score de LR en Aveyron ?

Quand on regarde l’Aveyron, je n’ai pas de doute qu’il reste de centre droit. Mais il a finalement été orphelin de la famille politique qui incarnait jusque-là ses valeurs et son point de vue politique. Les Aveyronnais se sont dispersés entre un vote qui ressemble à ça, qui est celui du président de la République, et un vote de contradiction qui est l’expression forte d’un mécontentement qu’il faut entendre.

La campagne a été atone au niveau national comme local. Est-ce une des raisons de cet échec de LR ?

Je pense qu’elle a surtout été atone depuis les états-majors nationaux. Il n’y a pas vraiment eu de campagne nationale, et par voie de conséquence, il n’y a pas eu de campagne locale, ni dans un camp, ni dans l’autre. Une présidentielle, c’est typiquement une élection où les équipes locales ne peuvent être qu’en caisse de résonance d’une dynamique nationale. Pour notre famille politique, on a senti au fil des semaines la perte de motivation et d’intérêt des équipes parce que malheureusement, on voyait arriver l’impact.

Le fait que la droite modérée aveyronnaise se retrouve aujourd’hui davantage dans LREM que dans LR vous inquiète dans la perspective des législatives ?

Ma première inquiétude, c’est le second tour de la présidentielle. Je pense que rien n’est joué et je n’imagine pas une France présidée par madame Le Pen. Ensuite, les législatives seront une autre élection. La législative consiste pour les candidats à faire comprendre à leurs concitoyens à quel point il est essentiel d’avoir un député connecté à leurs particularités et qui veut jouer un rôle ascendant vers le national plutôt que descendant. La vertu du scrutin uninominal, c’est de désigner des élus qui sont représentant de leurs particularités. Il ne faut pas tomber dans le piège de vouloir désigner des membres d’une majorité ou même d’une minorité, qui ne seraient qu’en soutien d’une politique nationale uniforme partout en France. C’est tout l’enjeu de la campagne des législatives.

Comment mener cette campagne sur le terrain en arrivant avec un score à la présidentielle assez bas ?

Il n’est pas assez bas, il est très bas. Il ne fait pas faire mystère de ce handicap de départ, être sincères dans l’approche, mais je ne désespère pas. Je pense qu’on a quelque chose à écrire pour les législatives et qu’on le fasse aussi avec conviction et dépassement. L’enjeu est de donner à comprendre à nos concitoyens, dans nos circonscriptions, qu’on ne peut pas limiter la droite et le centre à l’étiquette LR. Je regrette beaucoup cette vision réductrice, que nous avons nourrie, parce que nous n’avons pas su transcender les ego et les querelles d’appareil.

On vous présente régulièrement comme "ministrable" potentiel d’Emmanuel Macron, comme cela avait été le cas d’autres membres de votre famille politique en 2017. C’est quelque chose qui vous intéresse ?

Je suis d’abord complètement engagé dans ce que je fais ici (président du Département, NDLR), c’est un choix délibéré et j’ai du travail par-dessus la tête. Ensuite, je pense qu’on n’est plus du tout dans une phase où les Français sont prêts à voir des intérêts personnels passer devant leurs intérêts de tous les jours. Je ne peux pas dire que je n’entends pas ces bruits, mais ce n’est pas du tout ma préoccupation de tous les instants.