Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron peut-il échouer ?

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  • Pas de triomphalisme dans les rangs du candidat Macron avant le second tour dimanche 24 avril. Pas de triomphalisme dans les rangs du candidat Macron avant le second tour dimanche 24 avril.
    Pas de triomphalisme dans les rangs du candidat Macron avant le second tour dimanche 24 avril. MAXPPP - Sébastien Muylaert
Publié le
Yannick Povillon

S’il apparaît largement favori à sa réélection, le Président sortant a un bilan à défendre et surtout des écueils à surmonter face à une challengeuse qui bénéficie d’une réelle dynamique.

Une tardive entrée en campagne

La campagne d’Emmanuel Macron commence vraiment. Après une campagne de premier tour décevante où le candidat Président a évité les confrontations avec ses rivaux, le voilà prêt à en découdre. Il a assuré qu’il ferait le débat d’entre deux tours face à Marine Le Pen "comme je l’ai fait il y a cinq ans".

Ce lundi, le Président sortant s’est lancé dans la bataille en se déplaçant sur les terres de Marine Le Pen, à Denain, dans le Valenciennois, où il a été accueilli par la maire PS Anne-Lise Dufour. Laquelle lui a apporté son soutien.

Mais il n’aura pas fallu longtemps aux Français pour aller chatouiller Emmanuel Macron sur sa proposition de départ à la retraite à 65 ans. "Vous n’aimez pas trop les retraités", lui lance une première dame. "J’ai voté pour vous mais je regrette", lui assène une autre. Emmanuel Macron reste calme et serein, il sait que la quinzaine va être longue et qu’il devra braver de nombreux électeurs hostiles à sa politique.

L’écueil de la retraite à 65 ans

Emmanuel Macron le sait, son projet de repousser l’âge de la retraite va être une réelle épine dans le pied. En particulier quand Marine Le Pen propose une retraite à 62 ans et même à 60 ans pour ceux qui ont 40 annuités de cotisation. Partout, il sera confronté à ce parallèle dangereux. Et tous les cadres de LREM ont commencé à préciser le programme qu’Emmanuel Macron a promis d’enrichir, "en particulier sur l’écologie".

Emmanuel Macron sur la réforme des retraites: "On ne va pas la faire du jour au lendemain, (...) je ne veux pas diviser le pays" pic.twitter.com/5CT4PvyXFY

— BFMTV (@BFMTV) April 11, 2022

Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale et premier soutien d’Emmanuel Macron, a confirmé au micro de France Info le projet de retraite qui permettra de "produire des richesses et donc de gagner de l’argent… pour renforcer notre système social. En particulier dans les Ehpad. C’est travailler plus longtemps pour être plus solidaire." Il a aussi assuré que sa réforme prendrait en compte "les carrières longues et l’invalidité". Des explications qui ne parviendront pas à convaincre les plus réticents à cette mesure particulièrement contestée.

Un vote utile mais après ?

En siphonnant Anne Hidalgo (PS) et Valérie Pécresse (Les Républicains), Emmanuel Macron a largement bénéficié du fameux vote utile dès le premier tour. Il a pu virer largement en tête avec 1,5 million de voix de plus que sa challengeuse. Surtout, cela lui permet d’engranger 900 000 bulletins de plus qu’en 2017. Une confortable avance pour se placer en favori à sa réélection.

Mais qui pourrait démobiliser une partie de l’électorat pour le second. Et qui ne suffira pas pour remporter ce nouveau rapport de force avec Marine Le Pen. Emmanuel Macron a décidé d’aller sur le terrain de son adversaire et de lui répondre sur son thème de prédilection : le pouvoir d’achat.

"Rien n’est joué, rien n’est gagné !

Emmanuel Macron le sait, depuis Jacques Chirac en 2002, personne n’est parvenu à se faire réélire. Pas de triomphalisme donc dans les rangs du candidat Macron et tout le monde est prévenu. "Cette victoire, il va falloir aller la chercher. Rien n’est joué, rien n’est gagné", insistait lundi matin le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal au micro de France Inter.

Le poids de l’arrogance

C’est le défaut qui revient le plus. Et la critique la plus véhémente à l’égard du chef de l’État. Sa prétendue arrogance comme quand il propose à un jeune chômeur de traverser la rue pour trouver du travail. Voilà un sentiment qui va devoir être gommé au contact des Français. Emmanuel Macron a commencé ce lundi à Denain, en déplacement dans le Nord où il a répondu à la polémique née après avoir dit qu’il voulait "emmerder les non-vaccinés". "Je l’ai dit de manière affectueuse", s’est-il défendu, ajoutant : "Ce n’est pas une insulte." Il a quinze jours pour être plus convaincant.

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