Pour Bruno Leleu, la réussite du RN en Aveyron est liée à un changement de stratégie de campagne

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  • Bruno Leleu est le délégué départemental du RN en Aveyron.
    Bruno Leleu est le délégué départemental du RN en Aveyron. Archives CP
Publié le , mis à jour
Propos recueillis par Guilhem Richaud

Depuis le soir du premier tour, Bruno Leleu, le responsable du RN en Aveyron s’est remis en campagne. À quelques jours du second tour, il a l’impression que ce discours imprime auprès des Aveyronnais. Il l’explique par un changement de stratégie.

Dans quel état d’esprit faites-vous campagne en Aveyron à quelques jours de ce second tour ?

Ça se passe comme au premier tour. Nous sommes sur le terrain tous les jours pour coller et tracter. Cela fait cinq ans qu’on va au-delà de la population. Le programme de Marine Le Pen est un programme qui arrive de la base. Toutes les propositions de notre programme remontent des échanges avec le peuple.

Quels sont les retours que vous avez sur les marchés aveyronnais quand vous rencontrez les votants ?

Cela dépend un peu des marchés. Mais les retours sont bons. Les résultats du premier tour ont montré qu’il y a une défiance envers Emmanuel Macron chez les Aveyronnais. On entend beaucoup « tout sauf Macron » et « pas cinq ans de plus ». Beaucoup de gens nous disent que même s’ils n’ont pas voté au premier tour pour nous et que même si nous ne sommes pas sur le même courant de pensée, ils vont voter pour nous cette fois-ci.

Vous voyez une différence notoire par rapport à 2017 alors que Marine Le Pen était déjà au second tour ?

Il n’y a pas d’équivalence. C’est flagrant. C’est ma troisième campagne présidentielle en Aveyron et cette fois, l’accueil est super bon. Il y a une grosse force militante, mais on a vraiment un super accueil partout où on va. On peut ne pas être d’accord avec tout le monde, mais on essaie d’user de pédagogie pour expliquer les points de notre programme.

En Aveyron, on a souvent dit que vous aviez du mal à convaincre les électeurs lors des élections. Cette fois, vous considérez qu’un cap a été passé ?

Marine Le Pen est arrivée en tête dans 39 communes et deuxième dans beaucoup d’autres. C’est le résultat d’un travail de pédagogie et d’implantation. Cela fait des années qu’on travaille et qu’on va à la rencontre des électeurs. Ce qu’on a changé cette fois-ci, c’est qu’on n’a pas organisé de grandes réunions publiques ou fait venir des personnalités, comme on le faisait auparavant. Mais finalement, on se faisait surtout plaisir entre nous. Convaincre des gens déjà convaincus, ça ne sert absolument à rien. Ces six derniers mois, on a fait beaucoup de mini-réunions autour d’une pizza ou d’un repas avec des gens qui n’étaient pas électeurs, qu’on a rencontré et auxquels on a exposé notre vision de la France.

L’étape d’après de votre stratégie est de transformer ce score dans une élection locale. Vous vous êtes vu le dimanche du premier tour, durant la journée, avec Reconquête et Debout la France, à Rodez. Vous préparez une alliance ?

J’ai plein d’amis qui votent pour d’autres partis et ça ne m’empêche pas de boire un café avec eux. Là, effectivement, on était devant le bureau de vote de Rodez, c’est un peu plus flagrant. Mais il n’y a malheureusement rien de prévu. C’est dommage parce que vu les scores du premier tour, le bloc que j’appelle national et patriote, auquel on peut ajouter Jean Lassalle, pourrait tirer son épingle du jeu aux législatives en Aveyron sur des circonscriptions. Mais on n’en est pas encore là. On y pense, mais on ne se projette pas encore dessus. Pour l’instant, la priorité, c’est le second tour. Il nous reste quelques jours pour mettre notre candidate à l’Élysée.

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