Présidentielle 2022 : Macron et Le Pen sur le terrain pour la dernière ligne droite avant le second tour

  • Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais. Emmanuel Macron en Seine-Saint-Denis.
    Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais. Emmanuel Macron en Seine-Saint-Denis. MaxPPP -
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Centre Presse Aveyron

Emmanuel Macron était ce jeudi en Seine-Saint-Denis avant un dernier meeting à Figeac ce vendredi. Marine Le Pen a terminé dans le Nord.

Marine Le Pen et Emmanuel Macron sont repartis en campagne ce jeudi sur le thème du pouvoir d’achat, à trois jours du second tour de la présidentielle, avec le sentiment du devoir accompli lors de leur unique débat télévisé, jugé de bonne tenue par les deux camps. Ce qui n’a pas empêché des accrochages acides sur le pouvoir d’achat et l’islamisme, chevaux de bataille de la candidate d’extrême droite, et les enjeux diplomatiques du moment, tels le conflit ukrainien et l’avenir de l’UE.

L’entourage du chef de l’Etat a salué un débat "serein, clair, où chacun a pu exposer ses arguments", selon les termes du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, sur France 2. Le RN a fustigé "l’arrogance" et la "condescendance" prêtées au Président sortant, des attitudes qui avaient déjà alimenté le mouvement des “gilets jaunes”. "Moi, je suis comme beaucoup de Français, j’ai été très surpris par l’attitude d’Emmanuel Macron, une attitude que j’ai trouvée arrogante, méprisante, avachi au fond de son fauteuil", a attaqué le président du RN, Jordan Bardella.

"C’est un procès qu’on lui fait tout le temps. […] Moi je n’ai pas vu d’arrogance chez Emmanuel Macron. J’ai vu de la détermination, de la conviction de défendre son projet, et il a bien raison. On l’attaque, donc il se défend", a commenté Bruno Le Maire.

"Un gâchis", pour Jean-Luc Mélenchon

Les échanges ont laissé sur leur faim de nombreux observateurs, à l’image du troisième homme du premier tour, Jean-Luc Mélenchon, qui s’est dit sur Twitter navré d’avoir été le témoin d’un tel "gâchis", alors que les deux finalistes se disputent ses électeurs.

En déplacement à Roye, une ville du département de la Somme où elle a obtenu plus de 40 % des voix au premier tour, pour rencontrer des chauffeurs-routiers affectés par la hausse des prix des carburants, la candidate du Rassemblement national (RN) a mis en garde jeudi contre le "saccage social" qu’entraînerait selon elle une réélection du chef de l’État. Elle s’est élevée également contre le travail détaché.

À Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une ville qui a voté à 61 % en faveur du chef de file de La France insoumise, Emmanuel Macron a choisi ce jeudi une terre plutôt hostile pour se mettre "à portée d’engueulade" des Français, comme il aime à le répéter pour présenter un plan “Quartier 2030” à destination des quartiers populaires. Il a promis de se "démultiplier" pour l’enfance, le logement, l’emploi et la sécurité au côté du maire socialiste de la ville, Mathieu Hanotin, qui a appelé à voter pour lui le 24 avril. En écho au débat de l’entre-deux tours, il a qualifié les propositions de Marine Le Pen de "programme de guerre civile, de discorde, s’il était sérieux, mais c’est surtout un programme qui n’est pas cohérent".

Macron, un dernier meeting dans le Lot ce vendredi

Ce vendredi, Emmanuel Macron terminera la campagne du second tour à Figeac, dans le Lot, pour son dernier meeting de campagne. "Il ne sera pas en terrain conquis, même si le maire a appelé à voter pour lui. C’est bien une terre de conquête pour le dernier jour d’une campagne inédite", a expliqué son entourage à La Dépêche du Midi. La sous-préfecture du Lot qui compte un peu moins de 10 000 habitants se situe dans un territoire rural avec une histoire industrielle, en lien fort le bassin aéronautique de Toulouse. Le Président-candidat devrait d’ailleurs évoquer les thèmes de la ruralité et de l’économie.

Marine Le Pen, elle, a tenu son dernier meeting ce jeudi à Arras (Pas-de-Calais) où elle en a appelé au "peuple de France", estimant qu’Emmanuel avait "eu sa chance. Il a échoué". "Nous appelons les Français à faire barrage à Emmanuel Macron", a lancé Marine Le Pen faisant de son projet "la seule alternative face au système" et jugeant que durant le débat, M. Macron avait utilisé des "arguments sans queue ni tête".
 

15,6 millions de téléspectateurs mercredi soir

Selon les chiffres diffusés par Médiamétrie jeudi, le débat a rassemblé 15,6 millions de personnes sur l’ensemble des canaux de diffusion, contre 16,5 millions lors du débat de 2017 qui avait tourné au désastre pour la candidate du RN. 59 % des Français ont trouvé qu’Emmanuel Macron s’était montré le plus convaincant, selon un sondage Elabe pour BFM TV fait à l’issue de l’émission.