Le Firminois Jérôme Garcia croque le monde sur ses carnets de voyage
Installé à Vilnius depuis 2019, le Firminois Jérôme Garcia illustre le monde à travers ses carnets de voyage, ses croquis, dessins et autres aquarelles.
Il y a déjà huit ans de cela, on avait quitté Jérôme Garcia, ses aquarelles et ses carnets de voyage, alors qu’il se trouvait au Gabon. Depuis, le Firminois de 54 ans a encore parcouru un bon bout de chemin. On le retrouve, plus au Nord, au bord de la Baltique, à Vilnius, en Lituanie, où il vit avec sa famille depuis 2019. Et c’est avec un plaisir toujours plus intense que l’on apprécie ses œuvres au parfum d’ailleurs, un art que l’ancien prof de génie mécanique maîtrise de mieux en mieux. Comme il l’écrit sur son blog, Jérôme Garcia aime les voyages et les belles rencontres, les déserts, les gares, les ports et les bars de marins et ses aquarelles invitent au voyage. A la découverte de ces ailleurs qui ont tellement de choses à nous raconter.
Dessin technique et artistique
Même s’il a toujours apprécié le dessin, Jérôme n’était pas forcément destiné à une carrière artistique. C’est d’ailleurs par le dessin technique qu’il a commencé, lors de ses études de génie et de construction mécanique. Titulaire d’une licence de mécanique, après un bac F1 et un DUT, il est entré dans l’Éducation nationale comme professeur de génie mécanique. Après avoir exercé dans plusieurs établissements, il s’est installé avec sa famille à Saint-Pierre-et-Miquelon en 2007, ce qui lui a valu notamment de découvrir, de parcourir let d’apprécier les grandes étendues de Terre-Neuve. Et c’est d’ailleurs à Saint-John’s qu’il a réalisé l’une de ses toutes premières expos. Une série de portraits. Dès 2006, il avait déjà songé à sa reconversion en s’inscrivant en licence d’arts plastiques. Jeune, avec son père, il fréquentait régulièrement la galerie Bou à Decazeville. Il a aussi participé à divers ateliers, à un stage avec l’aquarelliste Teiko Tanabé et fréquenté l’école d’art de Villeneuve-sur-Lot. "J’ai toujours aimé l’art et je me suis vraiment mis à dessiner lorsque mes enfants étaient petits. On se posait quelque part et je dessinais l’endroit. Mes enfants gardaient toujours un très bon souvenir de ces endroits qu’ils retrouvaient sur mes dessins. Après, c’est le voyage qui m’a amené les carnets."
De l’Afrique à la Baltique
De retour de Saint-Pierre-et-Miquelon, en 2011, après une courte parenthèse ruthénoise, aux côtés de son frère Benjamin, au cours de laquelle il a notamment participé aux activités de l’association Ozarts Citoyens, Jérôme Garcia a mis le cap sur l’Afrique en 2012. Au Gabon, d’abord, où il a enseigné comme professeur d’arts plastiques au lycée français et à l’école internationale de Libreville. Puis à Dakar, au Sénégal, où il a présenté plusieurs expositions, dont une à l’île de Gorée. Durant son séjour dakarois, l’aquarelliste a également participé à une résidence d’artiste de trois semaines, en Afrique du Sud. Le voyage, encore et toujours le voyage. Depuis 2019, Jérôme exerce au lycée international français de Vilnius où il vit avec sa compagne Claire et Léo, leur fils de 16 ans. Matéo, l’aîné de 21 ans s’est lui tourné vers un autre art, celui de la bande dessinée, qu’il pratique à l’École supérieure des arts Saint-Luc de Bruxelles. "Dans les pays nordiques, il y a une grande tradition d’aquarelle, et je me laisse parfois influencer", souligne Jérôme qui a peaufiné sa propre technique au fil des années, s’étant, comme il dit, fabriqué sa "salade." Il réalise généralement ses dessins et croquis ombrés sur place. Parfois l’aquarelle entière, mais c’est plus rare. Jérôme peint sur divers collages marouflés sur toile, papiers, pages de livres, feuilles de journaux ou de revues locales. Toujours en rapport avec l’histoire de l’endroit où du pays où il se trouve. Pour ses carnets, il utilise aussi différents collages, comme des étiquettes de bières. En atelier, il dessine régulièrement des nus. "Le nu, en dessin, c’est comme les gammes pour un musicien. Tu travailles ton œil et ton coup de crayon." Depuis 2010, l’aquarelliste carnettiste alimente également un blog, où il illustre une partie de ses voyages, et livre ses impressions. "Mon regard de moi sur le monde de nous, forcément subjectif et de mauvaise foi assumée."
Le rugby aussi
Jérôme a conservé une autre passion. Celle du rugby, qu’il a pratiqué durant sa jeunesse avec le maillot decazevillois. Lors de son séjour à Saint-Pierre-et-Miquelon, il a même participé à la création d’un club de rugby et a entraîné des équipes de jeunes à Dakar. Globe-trotteur, Jérôme Garcia n’en oublie pas pour autant ses racines decazevilloises. Et il revient, quand il peut, au pays, où les deux frangins possèdent toujours la maison familiale firminoise. L’occasion de revoir notamment les copains de jeunesse. Après une résidence d’artiste, en juillet, sur une île finlandaise, Jérôme devrait d’ailleurs retrouver son coin de ciel aveyronnais au mois d’août. Puis, il exposera ses œuvres au musée d’Art et de technologie de Vilnius, en décembre 2022 et janvier 2023. En espérant que d’ici là, cette partie de l’Europe centrale aura retrouvé la paix. Car comme l’ensemble des Lituaniens, voisins des Biélorusses, il est particulièrement attentif à ce qui se passe tout près de là, sur cette terre ukrainienne, où il se trouvait en octobre dernier. " Ici, les gens sont à 200 % pour l’Ukraine, témoigne Jérôme. Ils ont même rebaptisé la rue de l’ambassade de Russie à la gloire des héros ukrainiens… "
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