Rugby : Decazeville, le jour de la bascule

L’impatience, le stress, puis le calme d’un entraînement studieux se sont enchaînés avant cette rencontre importante. La pression monte d’heures en heures à Decazeville, qui va disputer son barrage pour la qualification aux phases finales, cet après-midi (15 heures) à Camille-Guibert, face à Aix-les-Bains.

Lors de la mise en place de ce match couperet, vendredi soir, l’ensemble des joueurs decazevillois n’était pas dans l’esprit décontracté d’un banal entraînement. Tous présents, sans retard et surtout tous concernés par un évènement sportif qui va découler soit sur la poursuite de la saison en 32e de finale (certainement face à Aubagne), soit sur une fin de saison amère. Aujourd’hui, tout peut basculer pour le Sporting. Autant dans l’euphorie, en gagnant sur ses terres, comme dans la déception, en s’inclinant à quelques rencontres de l’objectif majeur : accéder à la Fédérale 2.

Si Decazeville n’était pas conditionné à passer par les barrages, Aix-les-Bains non plus, comme le souligne l’entraîneur savoyard Fabrice Morel. "On s’est qualifié lors de la dernière journée. Les deux matches nuls concédés sur notre pelouse en début de championnat nous plombent. Sans cela, nous pouvons terminer dans les trois premiers, souligne-t-il. Avant de reprendre, cette saison, nous avons réalisé un recrutement important avec pour objectif de nous qualifier pour les phases finales. Nous allons jouer notre chance mais je sais, pour avoir vu quelques vidéos de Decazeville, que cela ne va pas être facile. Cela semble une formation très bien en place."

Commele technicien decazevillois Anthony Julian, l’entraîneur d’Aix ne s’emballe pas dans son discours et préfère se concentrer sur le jeu de sa formation. " Je ne vais pas tout dire ! (rires) Mais c’est vrai que nous essayons de mettre en place un rugby de mouvement. " Particularité d’ailleurs de ce club, il compte dans ses rangs un ancien joueur de Top14 passé par Montpellier, le Racing 92 et Lyon : Masi Matadigo (42 ans), international fidjien, qui a participé à deux coupes du monde.

Aix-les-Bains semble se rapprocher de Decazeville, en termes de jeu et de la philosophie d’un Anthony Julian qui, comme ses joueurs, a hâte d’en découdre. "Il n’y a pas de gestion à avoir sur ce genre de confrontation. Nos ambitions, pas besoin d’y revenir dessus ! Alors certes, il va falloir de la rigueur, de la détermination mais c’est l’équipe qui va l’emporter qui aura raison. On veut aller plus loin, on veut gagner pour s’offrir un 32e de finale, et pourquoi pas un 16e." Mais de cela, il en sera question au coup de sifflet final.

Pour l’instant, place à ce barrage que Decazeville a la chance de jouer dans son stade, devant son public. Un avantage indiscutable quand on connaît l’ascendant psychologique d’évoluer à domicile, au rugby. Avec une formation sans Grégory Fabro, blessé à la cheville, mais avec Pierre Lajarrige et Benjamin Besombes de retour de blessure. Ce soir, ce sera des sourires ou des larmes. La victoire ou la défaite. L’espoir d’aller plus loin ou la frustration de s’arrêter là.