Rodez. L'Olempien Jean-Christophe Piveteau, des Arts Déco à Disneyland Paris
Passé par l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, l’architecte d’intérieur a rejoint la grande famille Disneyland Paris en 2008. Le natif d’Olemps nous explique son rôle au sein de la première destination touristique d’Europe qui souffle cette année ses 30 bougies.
Avant de rejoindre la grande famille Disney en 2008, Jean-Christophe Piveteau a longtemps travaillé à Paris. "Dans des agences et cabinets d’architecture intérieure mais aussi au service des expositions du Muséum National d’Histoire Naturelle". Son rôle en tant qu’architecte d’intérieur au sein de ces structures : assurer l’aménagement, la scénographie des lieux qui lui sont confiés, "principalement des musées, expositions permanentes, salles d’expositions temporaires", explique l’Aveyronnais.
Entre ses mains, les projets se succèdent et avec eux s’affine l’expérience sensible du désormais quinquagénaire qui se penche, par exemple, au sein de l’atelier de Christian Germanaz sur la scénographie du Palais Fesch à Ajaccio, du musée des Plans-reliefs aux Invalides à Paris, du musée des Beaux-Arts de Valenciennes. Il intervient aussi sur quelques expositions temporaires comme l’Art prend l’Air à la Grande Halle de la Villette, celle consacrée à Henry Moore à la galerie Didier Imbert à Paris, à Guimard au musée d’Orsay…
Pour "Météorites", il s’implique aussi avec le scénographe Sacha Mitrofanoff sur l’exposition de la Grande Galerie de l’Évolution. Suivra une collaboration de 10 ans avec l’agence MPRA Communication ou Jean-Christophe Piveteau aménage le musée Lactalis à Laval ou le musée de sciences biologiques Mérieux à Marcy-l’Étoile. Il dessine aussi les promenades créatives de la Cité de la Mer à Cherbourg, du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin. Il n’oublie pas non plus "quelques aventures événementielles fromagères comme les "Milles fromages de Frances" au jardin des Tuileries."
À chaque fois, "de grands moments" pour ce fan de dessin, venu très tôt à la chose artistique. "Mes parents ont très vite compris que ce qui m’intéressait, c’était le dessin et rien d’autre. Ils ont compris tout aussi vite que s’ils ne m’accompagnaient pas dans ce loisir-là, dans cette voie, il y avait des chances que je ne fasse rien de plus à l’école et je les remercie pour ces accompagnements et leur pleine confiance", rembobine Jean-Christophe. Il se dirige alors vers un baccalauréat, spécialité "histoire de l’art". Un "Bac A7" pour ceux qui s’en souviennent. Mais pourquoi le dessin ? "Peut-être parce que j’étais tombé amoureux de ma prof de Saint-Jo en 6e" plaisante-t-il à moitié, un brin facétieux.
Élève passionné, assidu, le jeune homme suit aussi avec avidité les cours du peintre Valentin au sein du Centre d’art plastique du Rouergue aujourd’hui disparu. Le début d’une passion qui le mène sur les bancs de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Rue d’Ulm, il finit par délaisser ses primes amours pour l’architecture d’intérieur. "Au hasard d’un stage chez un potier à Flavin, en Aveyron, j’ai découvert le travail sur les volumes." Il adhère très vite, fasciné par l’incroyable plasticité des vides et des pleins et ce nouveau langage qui s’offre à lui.
Entre "Cast members" et "Imagineers" – la culture d’entreprise Disney s’accompagne d’un jargon qui lui est propre ! – le Ruthénois officie désormais avec sa petite équipe de quatre architectes d’intérieurs à concevoir, créer, modifier, rénover, moderniser, remplacer les espaces de vente du fleuron touristique du Val-de-Marne. Des milliers de mètres carrés d’espaces utiles destinés à sublimer les produits Disney. En revanche, Jean-Christophe Piveteau "ne réhabilite pas les châteaux" !
Pas même celui de la Belle au bois dormant qui vient de s’offrir un impressionnant lifting à l’occasion des 3o ans de Disneyland Paris, de très loin la première destination touristique d’Europe avec 375 millions de visiteurs depuis son inauguration en 1992. L’Aveyronnais aime en revanche se plonger dans ses souvenirs et passer des heures devant ses toiles qu’il peint ou dessine selon ses aspirations. "Je travaille au parc avec plaisir mais j’aime aussi m’en extraire pour me consacrer à ma passion pour le dessin, la peinture. J’ai d’ailleurs une série de paysages des monts d’Aubrac en cours."
Même au sein de l’usine à rêves Disney, les images du plateau situé aux confins de l’Aveyron, du Cantal et de la Lozère demeurent. Jean-Christophe Piveteau en convient : son département de cœur "n’est jamais bien loin !"
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