Quilles de huit : les quillodromes, une denrée rare

Chaque saison, le sujet revient sur le terrain : le manque de quillodromes sur le territoire aveyronnais. Des structures nécessaires pour accueillir les quilleurs en intérieur quand la météo l’oblige. Comme souvent en début de championnat, la pluie a joué les trouble-fête pour la reprise, dimanche 24 avril. 

Quelques équipes de jeunes et de féminines, ainsi que les quadrettes d’Élite, ont pu jouer leurs premières parties, mais un grand nombre de quilleurs ne sont pas passés entre les gouttes. Il faut dire qu’il n’y a qu’une seule structure capable d’accueillir une manche complète, c’est-à-dire avec vingt jeux, dans le département : Campuac.

D’autres quillodromes, tels que celui de Trémouilles et du Trauc à Rodez, sont aussi très utiles aux districts lorsque la pluie ou le vent ne permettent pas de jouer dehors. Mais ils ne comptent que dix jeux maximum. Trop peu pour les plus de 700 équipes engagées chaque dimanche et réparties sur huit secteurs. Malgré cette situation, l’espoir de voir s’élever un nouveau quillodrome est bien là.

Cassagnes-Begonhès et Baraqueville, toujours en cours

Plusieurs projets sont en cours, et sont plus ou moins avancés. Certains sont dans les tuyaux depuis quelques années, et des quilleurs les pensent même abandonnés car aucun grand chantier n’a commencé. Mais les projets de Cassagnes-Bégonhès et Baraqueville sont bel et bien d’actualité. À la frontière entre le Ségala et le Lévézou, "le projet initial a dû être raccourci en largeur à cause d’un relais téléphonique, détaille Michel Costes, maire de Casssagnes-Bégonhès. Le permis modifié a été accordé il y a trois semaines." Pour éviter de perdre trop de largeur, le quillodrome ne sera finalement fermé que sur trois côtés, mais il comptera bien vingt jeux. Le terrassement a été fait sur le site, à côté du terrain de rugby. "Ce qui va prendre du temps, c’est la réalisation de la structure métallique", précise l’élu. Car depuis le lancement, la pandémie est passée par-là, les matériaux se font rares et leur prix a augmenté. C’est une problématique commune à tous les porteurs de projet de quillodrome. Mais pas que.

À Baraqueville, le frein au début des travaux est le plan local d’urbanisme (PLU). "Les jeux ont été faits, mais pour les couvrir il faut modifier le PLU car le terrain ne permet pas d’accueillir une construction pour l’instant", explique Jacques Barbezange, maire de la commune, qui estime à "trois ou quatre ans" le temps nécessaire à la modification du PLU.

Un projet au nord

Enfin, un autre quillodrome est en préparation dans le nord du département. "Un projet sur la commune d’Huparlac a été validé par la communauté de communes Aubrac Carladez Viadène", confirment Christian Laborie, maire d’Huparlac, et Jean Valadier, président de la Comcom et maire d’Argences-en-Aubrac. La localisation a été choisie pour sa centralité sur le territoire.

Et la future structure "répond à la demande de l’ensemble des clubs du Nord-Aveyron. C’est essentiel pour accompagner la dynamique des quilles", souligne Jean Valadier. Le projet a été mis à l’étude auprès d’Aveyron Ingénierie mais il faudra, là aussi, plusieurs années avant de voir le quillodrome sortir de terre. Les choses se précisent mais les quilleurs de tous les secteurs vont devoir braver le vent et la pluie pendant encore quelque temps.