Sauveterre-de-Rouergue. Soft'R festival : Gari Grèu, chanteur de Massilia, "a toujours l’impression d’être à la maison" en Aveyron

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  • Massilia Sound System partage avec l’Aveyron l’amourde la langue occitane.
    Massilia Sound System partage avec l’Aveyron l’amourde la langue occitane. DR
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Propos recueillis par Guilhem Richaud

Ils vont faire danser le Ségala. Massilia Sound System est, ce samedi soir, la tête d’affiche de la deuxième journée du Soft’R festival, à Sauveterre-de-Rouergue. Gari Grèu, l’un des chanteurs du groupe, se confie sur sa vision de la musique et sur ses liens avec l’Aveyron.

ll y a un peu plus d’un an, en plein confinement, vous étiez venu en Aveyron jouer devant des vaches. Quel souvenir en gardez-vous ?

C’était une expérience super enivrante sur une proposition des copains du Club de Rodez qui voulaient mettre en scène toute l’équipe de manière un peu fun. Ils ont eu cette idée de faire un concert pour les vaches, de m’inviter, de faire des affiches, de mettre des gars à l’entrée, au bar… C’était rigolo, on a passé une super journée. Je n’ai pas accepté beaucoup de choses pendant le confinement, mais là, c’était tellement singulier que ça m’a fait bien rigoler.

Comment se passe la reprise de la scène après une si longue coupure ?

On a recommencé les concerts depuis un moment. On a fait une tournée à l’automne avec une vingtaine de dates. On a recommencé à faire la fête de manière un peu libre. Maintenant, on s’adapte. Cet été, c’est encore un peu pareil. Initialement, la tournée devait être plus conséquente, mais finalement on ne fera qu’une vingtaine de concerts. On est quand même contents, c’est déjà pas mal.

Vous avez sorti l’an dernier l’album "Sale caractère". Pourquoi cette thématique vous a inspiré ?

Il y a un an, cela raisonnait avec l’analyse que faisait l’État de la population française. Des Gaulois réfractaires qui ne sont jamais contents. Avec Massilia, on s’est un peu retrouvé là-dedans. On a toujours été assez réactifs par rapport à nos libertés, avec la volonté de vivre comme on a envie, de parler la langue que l’on souhaite, celle d’accueillir les gens qu’on veut… Là, on se retrouve dans une période un peu brune où on essaie de dresser les gens les uns contre les autres, on met des barrières entre les classes sociales, entre les couleurs, les religions, les identités… En tant que Marseillais, on s’érige un peu en porte-voix de tout ça. On vient d’une ville multiple qui s’est forgé une identité grâce à toutes ses couches d’immigration successives. On se retrouve dans cette volonté de pluralisme, de parler à tout le monde, d’aller vers les autres… C’est même notre rôle.

Un festival, c’est un peu ça aussi : réunir des gens de tous les milieux pour les faire danser ensemble sans différences…

Oui. Même si maintenant, on est obligés de faire la différence entre le festival associatif de passionnés, qui a une équipe de bénévoles qui bosse toute l’année par passion pour organiser ça et ces espèces de supermarchés rachetés des énormes groupes. On n’est presque plus dans le même métier ni dans le même rapport au public. Tous ces mastodontes ne nous programment plus depuis belle lurette, mais on s’y retrouve aussi parce que c’est cohérent avec ce qu’on pense de la vie et de la société. Je pense souvent aux petits festivals associatifs qui ont été obligés de lâcher prise avec le Covid-19, alors on essaie de les soutenir, d’être présents et de perpétuer cet écosystème basé sur la liberté, l’autonomie et l’associatif.

Vous répétez souvent avoir des liens avec l’Aveyron. D’où viennent-ils ?

D’emblée, Massilia, avec le fait qu’on chante en occitan, on a toujours beaucoup joué dans des villages. On a irrigué le Sud-Ouest pendant des années et on a tissé des liens, notamment en Aveyron. Massilia, même si on va jouer partout, dans le Sud, on a toujours l’impression d’être à la maison. Pour nous, c’est à chaque fois un concert exceptionnel.

Le programme du week-end

Samedi 30 avril - Dominante chanson festiveScène 1 : Cocanha, Raoul Petite, Massilia Sound System, Djé Baléti. Scène 2 : Clara Sanchez, Bob’s Not Dead.Dimanche 1er mai - Dominante OcScène 1 : Projet Newton, CXK, Skip the Use, Dirty Fonzy. Scène 2 : Lova, Astaffort Mods. Tous les soirs : la charcuterie musicale.Renseignements : https://www.softr2rootsergue.com/soft-r-festival-11/
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