Le Ruthénois Frédéric Galtier, tisseur de liens et démêleur de problèmes

Il se destinait plutôt à une carrière dans l’administration, la diplomatie ou "quelque chose d’équivalent." C’est pourtant bien le marketing, et une passion inextinguible pour la chose du vin, qui l’occupent aujourd’hui. Installé à Barcelone depuis 2004, Frédéric Galtier est de ceux qui aident et accompagnent les sociétés extra-ibériques à renforcer leur présence sur le marché espagnol.

Avec Desembolic, du nom de sa société qui emprunte au lexique catalan pour bien dire de quoi il s’agit – embolic signifiant désordre – l’Aveyronnais représente des sociétés internationales et des marques de différents secteurs d’activité en Espagne. L’Espagne, pays chéri du fondateur de Desembolic, et la Catalogne en particulier qu’il a rejointe après une expérience sous les ors de l’ambassade Chilienne. "L’idée était de rejoindre le Chili. Avant cela, j’ai fait ce que je croyais n’être qu’une courte halte à Barcelone… Et je n’en suis jamais reparti."

Diplômé en Sociologie (Université de Montpellier) et en relations internationales (Institut d’Études Politiques de Paris – Sciences Po), Frédéric Galtier s’est aussi passionné pour la viticulture. "Ma première expérience professionnelle consistait à assurer la promotion de certains produits chiliens. Essentiellement des vins et spiritueux. Ce secteur m’a toujours plu mais à partir de là, j’ai embrassé ce monde qui mélange à la fois le concret de la viticulture, de l’agriculture à un côté plus éthéré, plus culturel."

"Bon élève", il organise plusieurs salons dédiés – du Concours Mondial de Bruxelles, Concours Mondial du Sauvignon et les Grenaches du Monde, dont il conseille la communication internationale – et conserve en Espagne la correspondance de plusieurs magazines spécialisés dans le secteur. En 2010, il recevra le prix journalistique du cava pour son reportage "Ici aussi, il y a des bulles".

In Aveyron veritas

Lui qui décide de prendre des cours de Catalan tout juste arrivé dans cette région espagnole au caractère bien trempé, prend aussi en charge la communication des caves de Gramona Péndes, berceau du vin effervescent nommé Cava. Pas mal pour "un petit Français" fraîchement débarqué qui maîtrise, en revanche, parfaitement l’idiome local. Il s’amuse : "J’ai épousé ma prof… Encore mon côté bon élève !"

S’il dispense ses services auprès des entreprises internationales du secteur, son champ d’action ne se résume pas au monde du vin. Bien que son réseau "construit au fil d’expériences dans ce secteur-là" et sa passion pour le bon vin infusent forcément.

Consultant "export" de la région Grand Est pour les champagnes et vins d’Alsace, en contact régulier avec le Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon (CIVR) pour qui il organise le concours de vins de grenaches du monde, Frédéric regrette de ne pouvoir en faire de même pour l’Occitanie. Notamment pour les vins de l’Aveyron qui de son point de vue, "sont à fond dans la tendance."

"La grande tendance du moment est de proposer des choses différentes, authentiques pour employer un terme un peu galvaudé, mais surtout singulières. On parle aujourd’hui de cépages rustiques simplement parce qu’ils ne sont pas étudiés, souvent méprisés mais quand on prend le temps de les étudier un peu, de les travailler comme il faut, ces cépages ne sont plus rustiques mais élégants !"

Entre autre allusion au département, le Ruthénois se félicite de représenter en Espagne les intérêts de la pépite aveyronnaise Septime. "J’ai des activités très spécialisées dans le monde du vin mais pas uniquement. Septime en est une illustration. C’est d’ailleurs un plaisir d’œuvrer pour cette pépite digitale qui mérite vraiment son succès. Rencontrer une telle entreprise, rue de la Fonderie à Rodez… on ne s’y attend pas !"