Football : comment Rodez a repris son destin en main

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  • Les Ruthénois devront "garder cette exigence et cette discipline" pour se maintenir, pointe Laurent Peyrelade.
    Les Ruthénois devront "garder cette exigence et cette discipline" pour se maintenir, pointe Laurent Peyrelade. Centre Presse - Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour

Alors que les Ruthénois se dirigeaient tout droit vers les barrages, voire pire, ils ont réussi à surmonter l'une des pires séries de résultats d'une équipe de Ligue 2 en créant l'exploit contre Toulouse (1-0), lundi. Ceux qui sont désormais assurés de se maintenir en cas d'une fin de saison au pire identique à celle de Quevilly dévoilent les raisons de leur renouveau.

"Elle a été longue, longue, longue à venir celle-là, put*in ! Ça faisait longtemps qu'on l'attendait. C'est parfois improbable." Comme de mettre fin à une série de 18 matches sans victoire, dont neuf défaites, et de reprendre son destin en main dans la course au maintien face au leader, Toulouse (1-0). Au moment où il vient à Rodez un lundi soir, après six succès sur les sept dernières journées, pour tenter d'assurer le titre avec dix des onze joueurs de son équipe type, dans un derby...

"Improbable" pour l'entraîneur du Raf Laurent Peyrelade, "incroyable" pour son piston gauche Johann Obiang ou encore "un gros, gros soulagement" pour le milieu du même couloir Nassim Ouammou. "Car psychologiquement, cette période sans gagner a été très difficile à vivre, confiait le Stéphanois dans les couloirs de Paul-Lignon. On a surmonté cette épreuve en montrant qu'on n'a pas lâché."

Parce que cette fois, les sang et or ont mis les cannes de bout en bout. Le gardien Lionel Mpasi reconnaissait : "Ces derniers temps, on manquait de dalle par moments." "Ça faisait plusieurs semaines qu'on faisait des demi-matches, abondait Johann Obiang en conférence de presse. On avait toujours ces petites suffisances, nos entames étaient moins réussies et on courait après le score. Là, on savait que si on tenait en termes de concentration, d'intensité et de repli défensif, on pourrait faire un résultat. Quand tu joues ta survie, il faut savoir souffrir et être tranchant."

Un état d'esprit perdu par les sang et or à la trêve, quand ils pointaient à la 8e place du championnat. Alors, comment ces derniers l'ont retrouvé, qui plus est dans une période aussi critique ? "On s'est rendu compte qu'on se rapprochait de la fin et on a eu cette réaction, répondait Johann Obiang. C'est humain."

Un changement tactique décisif

Peut-être a-t-elle aussi été provoquée par la décision du président, Pierre-Olivier Murat, d'imposer des mises au vert à son groupe la veille et le jour des matches depuis la "défaite indigne" à Quevilly (2-0), selon ses mots. Nassim Ouammou saluait : "Il fallait faire quelque chose. Rester ensemble dans ces moments nous permet d'être plus concentrés que si on les passait en famille ou avec nos amis. Si dormir à l'hôtel avant une rencontre augmente nos chances de victoire, je veux bien le faire à chaque fois ! (rires)" "En passant plus de temps les uns avec les autres, on s'aime et on se découvre encore plus", prolongeait Lionel Mpasi.

Le défenseur ruthénois Julien Célestine, passé par le centre de formation toulousain, donnait un autre argument pour expliquer la détermination retrouvée des siens : "On a vu les 500 supporters adverses en dehors du terrain, ils chambraient, étaient sûrs de remporter le titre ici... Ça a été une source de motivation, d'autant que nos fans ont vraiment joué leur rôle de douzième homme. Je leur adresse un grand merci parce qu'on a besoin d'eux." "On a été galvanisé par cette ambiance particulière", avouait également Johann Obiang. Nassim Ouammou ajoutait : "Il y avait aussi quasiment toutes nos familles dans les tribunes."

Sur la pelouse, le changement de système tactique de Laurent Peyrelade, troquant son immuable 3-5-2 contre un 5-4-1 efficace, a été la dernière pièce du puzzle du renouveau. "Face au Téfécé, c'est la tactique idéale puisqu'elle permet de bloquer ses monstres sur les ailes (Ratao, Ngoumou et van den Boomen lorsqu'il dézone)", analysait celui qui a semblé plus à l'aise en passant du poste de piston à celui de milieu gauche.

Meilleur, à l'image de Johann Obiang, qui a pu combiner avec lui et provoquer le penalty de la gagne en tant que latéral, ou encore de la sentinelle Bradley Danger, retrouvée dans un milieu à deux aux côtés de Rémy Boissier. Des choix forts de l'entraîneur, comme ceux d'avoir écarté Pierre Bardy et Jordan Leborgne.

Voilà comment les Aveyronnais ont repris leur destin en main. Charge à eux, désormais, de ne plus le lâcher.

La relégation directe s'éloigne

Avec six points et huit buts d'avance sur le 19e, Dunkerque, sachant qu'il ne reste plus que six unités à prendre, Rodez serait assuré d'éviter la descente directe avec un nul. Et lors des deux derniers matches, en cas de résultats similaires à ceux de Quevilly (18e et barragiste), qui aurait le même nombre de points mais quatre pions de moins au goal-average si sa victoire contre Nancy (0-3) venait à être validée, les Aveyronnais seraient assurés du maintien. Sauf si les Normands terminent par deux victoires avec une avalanche de buts et que les Rouergats, de leur côté, l'emportent à chaque fois d'une courte tête.

Laurent Peyrelade, lui, est loin de penser à ces scénarios : "On n'a jamais vu une équipe se maintenir avec notre nombre de points (37)." Et comme le dit Bradley Danger : "Il faudra faire le boulot à Bastia (samedi) puis pour la venue de Caen (le 14 mai), avant de pouvoir dire que ce match contre Toulouse était le plus important."

Quand on sait que les deux prochains adversaires n'ont plus rien à jouer, c'est un calendrier a priori abordable. En tout cas plus que celui de Valenciennes, 16e avec seulement une longueur d'avance, qui reçoit des Sochaliens encore dans le coup pour la deuxième place, avant de se déplacer à Niort. Mais aussi de Quevilly, en voyage à Caen puis à la maison pour accueillir... Dunkerque.

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Les commentaires (1)
CRIC 12 Il y a 1 année Le 03/05/2022 à 21:50

Là tout le monde il beau, tout le monde il est gentil. On en reparle samedi après Bastia 😂😂
Les Toulousains rentraient tout juste de boîte de nuit et sans ce pénalty......
Quand aux choix forts de l'eleveur de chèvres je me demande si ce n'est pas plutôt ceux de Mr POMPOM