Rugby à XIII : après une saison manquée, David Collado veut "amener" Villefranche en Élite 1

Après un premier passage de 2019 à 2021, vous avez fait votre retour fin décembre pour remplacer Mark Faumuina. Votre objectif était de qualifier l'équipe pour les phases finales, mais après 8 défaites et 3 victoires cette année, elle a terminé 7e (sur 10, seuls les 6 premiers de la saison régulière y participent).

Ça a été une demi-saison très compliquée. Dès que les coprésidents (Nicolas Alquier, Jérôme Gasc et Sébastien Marty) m'ont appelé pour reprendre le groupe, alors en difficulté, j'ai dû faire un gros travail de remise à niveau, que ce soit sur le plan physique ou du jeu. On aurait bien aimé disputer les phases finales, mais on a un effectif limité, avec des gros manques à des postes clés. C'est pour ça qu'on a eu autant de mal à convertir nos occasions. En plus, j'ai dû me séparer du pilier samoan Nick Soloa Toomata dès février parce qu'il n'était pas sérieux. Derrière, sportivement, je savais que ce serait compliqué. Mais j'ai voulu privilégier le collectif, comme toujours. Le point positif, c'est que les gars ont été assidus aux entraînements pour retrouver un niveau permettant au moins de faire des vrais matches de rugby. Il a fallu travailler dur, les joueurs l'ont fait et certains ont même joué en étant blessés parce qu'ils ne voulaient pas laisser tomber le club. Je les félicite pour cet état d'esprit car c'est ce qui nous a permis de tenir jusqu'à la fin.

Dans quels secteurs allez-vous devoir recruter ?

Si on veut être compétitif la saison prochaine, il faut qu'on se renforce à l'arrière, sur les ailes et en charnière. Trois joueurs d'Élite 1 ont déjà donné leur accord pour nous rejoindre. Je ne dévoilerai pas leur nom car ils ne l'ont pas encore annoncé à leur club. Il s'agit d'un trois-quart polyvalent, d'un demi de mêlée et d'un pilier confirmés, même si ces gars n'ont pas participé aux phases finales cette saison. Aucun d'entre eux n'a déjà joué à Villefranche. Nous sommes aussi en contact avec trois ou quatre autres éléments, qui sont aussi Français, pour la base arrière. Deux étrangers seront aussi recrutés pour compléter le groupe.

Y a-t-il des départs ?

Le deuxième ligne néo-zélandais Mark Tupuola ne sera pas conservé car il n'a pas le niveau. Nous allons aussi arrêter notre collaboration avec quatre ou cinq Français. En plus de ces mouvements, deux titulaires ont annoncé la fin de leur aventure : le pilier Cédric Prizzon (retraite) et le talonneur Loïc Amans (raisons professionnelles). Nous allons quand même garder 80 % de l'effectif, dont le Papouan-Néo-Guinéen Nick Ugaia, capable d'évoluer devant comme derrière. Et continuer de faire confiance aux jeunes, qui ont donné satisfaction.

Allez-vous continuer à porter la double casquette, avec votre poste de manager général des équipes de France ?

J'avais peur de ne pas réussir à tout faire correctement, mais comme les échéances internationales sont très espacées, j'y arrive. La saison prochaine, je ferai la préparation et le premier match d'Élite 2, le week-end du 1er-2 octobre. Derrière, jusqu'à la fin du mois, je serai à la coupe du monde avec les sélections (il s'occupe de la logistique, des U17 aux A). Quelqu'un viendra sûrement me remplacer durant cette période puis je reprendrai ma place à Villefranche.

Pourquoi avez-vous décidé de rester ?

J'ai prolongé d'un an parce qu'avec les coprésidents, on veut construire un groupe super compétitif pour atteindre un objectif très élevé. Clairement, si on décroche la montée sportivement, on ne refusera pas d'intégrer la première division (contrairement à ce qu'a fait Villefranche en 2017). J'espère que je ferai enfin une saison complète puisque mes deux premières ont été stoppées à cause de la pandémie (les Loups étaient même en tête du championnat et qualifiés pour la finale de la coupe d'Élite 2 en 2019-2020). On a un beau projet pour structurer le club et l'amener au plus haut niveau. Ça me plaît. On décidera en mai 2023, avec les dirigeants, si je peux m'inscrire ici sur le long terme.